MANUELS SCOLAIRES

COURS D’EDUCATION CIVIQUE ET MORALE, 1ERE ET 2EME ANNEE PRIMAIRE

Edition 2025 / Enseignement primaire, secondaire et technique en RDC

PRÉLIMINAIRES

0.1. Avant-propos

Ce matériel didactique constitue la transposition opérationnelle du Programme National de l’Enseignement Primaire pour le cours d’Éducation Civique et Morale au premier degré. Il est conçu comme un outil de référence pour l’enseignant, visant à structurer l’apprentissage des valeurs et des comportements indispensables à la formation d’un citoyen congolais éclairé, responsable et intégré dans sa communauté. L’ambition de ce document est de guider l’enseignant dans la construction de séquences pédagogiques qui transforment les objectifs du curriculum en compétences observables chez l’élève. Chaque section a été élaborée pour assurer une couverture exhaustive des notions prévues, en proposant une démarche progressive et contextualisée qui ancre les savoirs, savoir-faire et savoir-être dans les réalités sociales et culturelles de la République Démocratique du Congo. Il s’agit de fournir un cadre clair et rigoureux pour que chaque activité en classe devienne une étape tangible dans l’édification de la dignité personnelle, de la conscience communautaire et de l’identité citoyenne de chaque enfant.

0.2. Finalités et Buts du Cours d’ECM

La finalité principale du cours d’Éducation Civique et Morale au degré élémentaire est de jeter les bases fondamentales de la personnalité de l’élève en tant qu’individu et futur citoyen. Le cours vise à former un enfant capable de distinguer le bien du mal, de développer un sens aigu de la dignité personnelle et de comprendre sa place au sein de sa famille, de son école et de sa communauté. Les buts spécifiques de cet enseignement s’articulent autour de l’inculcation des valeurs humaines et sociales essentielles telles que le respect de soi et d’autrui, l’honnêteté, la solidarité, le sens de l’ordre et l’amour du travail. Il prépare l’élève à s’intégrer harmonieusement dans la société en lui faisant prendre conscience de ses droits élémentaires et de ses devoirs correspondants. En somme, ce cours a pour mission d’éveiller chez l’enfant une conscience morale et un sentiment d’appartenance à la nation congolaise, en faisant de lui un acteur positif de son milieu de vie, respectueux des règles, des biens communs et de l’environnement.

0.3. Profil de Sortie du Degré Élémentaire en ECM

Au terme du degré élémentaire, l’élève ayant suivi avec succès le cours d’Éducation Civique et Morale doit démontrer un ensemble de compétences pratiques et comportementales. Il est attendu qu’il soit capable de pratiquer et de manifester de bonnes habitudes civiques et morales dans sa vie quotidienne. Cela inclut sa capacité à nommer les membres de sa famille et les autorités locales, à exécuter des tâches d’utilité publique et à distinguer clairement le bien du mal. L’élève doit pouvoir localiser les lieux importants de son environnement immédiat, comme son école ou son habitation. Il est capable d’identifier le drapeau national et de chanter l’hymne national, manifestant ainsi un attachement initial à sa patrie. Enfin, il doit revendiquer ses droits fondamentaux tout en accomplissant les devoirs qui en découlent, et faire preuve de respect envers son environnement et les biens publics, posant ainsi les premiers jalons d’une citoyenneté active et responsable.

0.4. Approche Méthodologique

L’enseignement de l’Éducation Civique et Morale au premier degré repose sur une approche résolument active, participative et transversale. Loin de se limiter à une transmission théorique de préceptes, la méthodologie préconise de partir de situations concrètes et vécues par les élèves. Des mises en situation, des jeux de rôles, des discussions dirigées à partir d’un événement à l’école de Matete à Kinshasa ou d’un conte populaire de la région du Kasaï permettent à l’enfant de construire activement son discernement moral. L’enseignant adopte une posture de facilitateur qui encourage l’expression des élèves et les guide dans l’analyse des comportements. L’observation du milieu, les classes promenades et la participation à des activités communautaires (comme le salongo scolaire) sont des outils privilégiés pour ancrer l’apprentissage dans la réalité. La dimension transversale du cours est fondamentale : chaque discipline, chaque moment de la vie scolaire, devient une occasion de mettre en pratique et de renforcer les valeurs de respect, de ponctualité, d’honnêteté et de collaboration. L’évaluation est formative et se base principalement sur l’observation des attitudes et des comportements de l’élève au quotidien.

PARTIE I : FONDEMENTS DE L’IDENTITÉ PERSONNELLE ET MORALE 🧍

CHAPITRE 1 : LA CONNAISSANCE DE SOI ET LA DIGNITÉ

1.1. L’Identité Personnelle et Familiale

Ce volet se concentre sur l’acquisition par l’élève des éléments fondamentaux qui définissent son identité unique. L’objectif est que l’enfant puisse énoncer avec assurance et exactitude son identité complète, incluant son nom, son post-nom, son prénom, son sexe et son âge. L’apprentissage s’étend à la sphère familiale, où l’élève est amené à nommer et à identifier les membres de sa famille restreinte (père, mère, frères et sœurs) puis, progressivement en deuxième année, ceux de sa famille élargie (oncles, tantes, grands-parents). Il apprend à se situer au sein de cette structure familiale, comprenant les liens de parenté qui l’unissent aux autres. Des activités pratiques, comme la création d’un arbre généalogique simple ou la présentation de sa famille à partir de photos, permettent de rendre cet apprentissage concret et personnel. Cette première étape est cruciale car elle ancre l’enfant dans une histoire et une lignée, constituant le socle de sa construction personnelle.

1.2. Le Droit Fondamental à l’Identité

Cette section vise à faire prendre conscience à l’élève que son identité n’est pas seulement un fait, mais un droit inaliénable. Dès la première année, l’enfant est sensibilisé à son droit d’avoir un nom et d’être enregistré à l’état civil. L’enseignant explique en des termes simples l’importance de l’acte de naissance comme document officiel qui atteste de son existence aux yeux de la société et de l’État. En s’appuyant sur des articles simplifiés de la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE), le cours montre que ce droit protège l’enfant et lui donne accès à d’autres droits, comme celui d’aller à l’école ou de recevoir des soins de santé. L’élève apprend à réclamer ce droit et à comprendre pourquoi il est essentiel. Par exemple, à travers une saynète simulant une inscription à l’école à Gemena, on illustre comment la présentation de l’acte de naissance facilite les démarches et garantit les droits de l’enfant.

1.3. La Confiance et l’Estime de Soi

Le développement de la confiance en soi est un pilier de l’éducation morale. Ce sous-chapitre amène l’élève à reconnaître et à valoriser ses propres capacités. L’objectif est de l’encourager à dire ce qu’il est capable de faire, qu’il s’agisse de tâches scolaires, de jeux ou de petites responsabilités à la maison. L’enseignant crée un environnement de classe bienveillant où chaque réussite, même modeste, est célébrée. Progressivement, l’élève apprend à surmonter sa timidité, à prendre la parole devant ses camarades et à développer une perception positive de lui-même. Des activités comme « le cercle des qualités », où chaque enfant nomme une chose qu’il apprécie chez un camarade, ou la tenue d’un « cahier de mes réussites », aident à construire une estime de soi solide. Le cours souligne que la confiance en ses propres aptitudes est le moteur qui permet d’oser, d’apprendre et de grandir.

1.4. Le Sens de l’Honneur et de la Dignité

Cette section a pour but d’inculquer à l’élève les notions d’honneur et de dignité personnelle, qui se traduisent par des comportements concrets. L’élève apprend que l’honneur consiste à agir de manière juste et respectable, en étant fidèle à ses engagements et en faisant preuve d’honnêteté. La dignité est présentée comme la valeur intrinsèque de chaque personne, qui commande le respect de soi et des autres. Le cours insiste sur le refus de la tricherie, du mensonge et de tout acte qui pourrait avilir sa propre personne ou celle d’autrui. À travers l’analyse de contes moraux ou de situations vécues en classe, comme refuser de copier pendant une interrogation à l’école de Mbandaka, l’élève est amené à comprendre que la véritable fierté ne réside pas dans la réussite à tout prix, mais dans l’intégrité de ses actions. Il développe ainsi un code de conduite personnel fondé sur le respect et la droiture.

CHAPITRE 2 : LE DISCERNEMENT MORAL

2.1. La Distinction entre le Bien et le Mal

Le développement du discernement moral constitue le cœur de ce chapitre. L’objectif premier est d’amener l’élève à distinguer, dans sa conduite personnelle et dans celle des autres, les actions qui sont bonnes de celles qui sont mauvaises. Cette initiation ne se fait pas par l’imposition de règles abstraites, mais par l’analyse de situations concrètes et proches du vécu de l’enfant. À travers des récits, des fables ou l’étude de cas simples (par exemple, un élève qui partage son goûter versus un élève qui le vole), l’enseignant guide une discussion qui permet aux enfants de verbaliser les conséquences des différentes actions sur soi-même et sur les autres. L’élève apprend à associer le « bien » à des concepts comme l’aide, le partage, la gentillesse, et le « mal » à des concepts comme la méchanceté, l’égoïsme ou la violence. Cet apprentissage fondamental structure la conscience morale de l’enfant et lui fournit les premiers repères pour orienter ses choix.

2.2. L’Importance de la Vérité et de la Parole Donnée

Cette section se focalise sur deux vertus cardinales : l’honnêteté et la fiabilité. L’élève est encouragé à aimer et à pratiquer la vérité en toutes circonstances, même lorsque cela est difficile. Le cours met en lumière les conséquences négatives du mensonge, qui brise la confiance et complique les relations. Parallèlement, l’importance de tenir ses promesses est mise en exergue. L’élève apprend que respecter sa parole est une marque de maturité et de respect envers les autres. Des exercices pratiques, comme prendre un petit engagement en classe (par exemple, « demain j’apporterai un livre ») et le réaliser, permettent de concrétiser cette notion. L’enseignant valorise les élèves qui reconnaissent leurs erreurs avec honnêteté et ceux qui tiennent leurs engagements, montrant par l’exemple que la parole donnée est un lien social précieux qui doit être honoré.

2.3. La Reconnaissance de ses Qualités et de ses Défauts

Approfondissant le travail sur l’estime de soi, ce sous-chapitre guide l’élève dans une démarche d’auto-évaluation simple et bienveillante. L’objectif est qu’il apprenne à identifier objectivement ses propres points forts (qualités) et ses points faibles (défauts). Loin de viser une critique stérile, cette démarche a pour but de développer la lucidité et la volonté de s’améliorer. L’enseignant peut utiliser des outils comme des discussions en petits groupes ou des activités de dessin où l’enfant représente ce qu’il réussit bien et ce pour quoi il a besoin d’aide. Il apprend ainsi que tout le monde a des qualités et des défauts, et que reconnaître ses faiblesses est le premier pas pour les surmonter. Accepter les remarques constructives de ses camarades ou de l’enseignant devient alors une opportunité de progrès. Cette compétence est essentielle pour développer l’humilité et l’effort de se corriger continuellement.

2.4. La Persévérance dans la Pratique du Bien

Le discernement moral ne suffit pas ; il doit se traduire en action constante. Cette section vise à cultiver chez l’élève la persévérance, c’est-à-dire la capacité à maintenir un comportement juste et bon malgré les difficultés ou les tentations. L’élève comprend que faire le bien n’est pas toujours le choix le plus facile, mais que c’est celui qui apporte la plus grande satisfaction à long terme. Le cours valorise l’effort et la constance. Des histoires de personnages exemplaires, réels ou fictifs, qui ont fait preuve de courage moral peuvent être utilisées comme support. Par exemple, l’histoire d’un enfant de Bukavu qui, malgré les moqueries, continue de protéger un camarade plus faible. L’élève apprend à ne pas se décourager face à un échec et à renouveler son engagement à bien agir. La persévérance dans le bien est présentée comme la force de caractère qui transforme une bonne intention en une habitude vertueuse.

CHAPITRE 3 : L’ORGANISATION PERSONNELLE ET LE TRAVAIL

3.1. Le Sens de l’Ordre et de la Propreté

Ce sous-chapitre se consacre à l’inculcation de l’ordre et de la propreté comme des valeurs fondamentales qui structurent l’environnement et l’esprit. L’objectif est que l’élève adopte un comportement qui reflète un souci constant de l’organisation. Cela se manifeste concrètement par le rangement de ses affaires personnelles (cahiers, livres, vêtements), le maintien de la propreté de sa place en classe, de son domicile et des espaces communs de l’école. L’enseignant instaure des routines claires, comme le nettoyage de la classe avant de partir ou la vérification des bancs. L’élève apprend que l’ordre extérieur favorise la clarté intérieure et facilite le travail et la vie en communauté. La propreté est également abordée sous l’angle de l’hygiène personnelle et de la santé. La pratique de l’ordre devient ainsi une discipline quotidienne qui contribue au bien-être individuel et collectif.

3.2. La Gestion du Temps et des Ressources

Cette section initie l’élève aux principes de base de la gestion efficace. L’un des premiers objectifs est l’utilisation rationnelle du temps. En première année, l’élève apprend à se repérer dans la journée (matin, midi, soir) et la semaine. En deuxième année, il est capable d’élaborer un emploi du temps simple pour ses devoirs et ses loisirs. Cette planification l’aide à développer la ponctualité et la régularité. Parallèlement, le cours aborde l’esprit d’économie, qui consiste à utiliser à bon escient les ressources mises à sa disposition. L’élève apprend à ne pas gaspiller son matériel scolaire (papier, crayons), l’eau ou la nourriture. Il comprend que les ressources sont limitées et qu’il est de sa responsabilité d’en prendre soin. Par exemple, un exercice pratique à l’école de Kananga pourrait consister à organiser une collecte de papier usagé pour le recyclage, illustrant ainsi le respect du temps et des biens matériels.

3.3. L’Amour du Travail Bien Fait

Le but de ce sous-chapitre est de valoriser le travail non comme une contrainte, mais comme une source d’accomplissement et de fierté. L’élève est encouragé à développer l’amour du travail bien fait, quelle que soit la tâche à accomplir. Cela se traduit par le soin apporté à son écriture, la propreté de ses devoirs, l’application dans les travaux manuels et la participation active aux leçons. L’enseignant met en avant l’importance de l’effort et de la concentration pour atteindre un résultat de qualité. Il félicite non seulement la réussite, mais aussi l’application et la persévérance démontrées par l’élève. Le cours montre que chaque travail, du plus simple au plus complexe, a sa noblesse et que la satisfaction procurée par une tâche bien exécutée est une récompense en soi. Cette valeur prépare l’enfant à devenir un adulte consciencieux et productif.

3.4. La Pudeur et la Décence dans le Comportement

Cette section aborde avec délicatesse et respect les notions de pudeur et de décence, essentielles à l’établissement de relations saines et respectueuses. L’élève apprend à refuser tout comportement impudique et indécent. Cela concerne trois domaines principaux : la tenue vestimentaire, qui doit être correcte et appropriée aux circonstances ; le langage, qui doit être exempt de grossièretés et de paroles blessantes ; et les attitudes, qui doivent refléter le respect de son propre corps et de celui des autres. Le cours vise à développer une conscience de l’intimité et de la dignité. L’enseignant, par son propre exemple, montre ce qu’est une attitude décente. Des discussions adaptées à l’âge des enfants permettent de clarifier ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas dans les interactions sociales, sans jamais porter de jugement sur les personnes mais en se concentrant sur les comportements.

CHAPITRE 4 : L’OUVERTURE À L’AUTRE

4.1. L’Acceptation des Similitudes et des Différences

Ce sous-chapitre est fondamental pour construire une société inclusive et pacifique. L’objectif est d’amener l’élève à reconnaître les ressemblances et les différences qui existent entre les êtres humains, et à les accepter comme une richesse. Le cours explore les différences de nom, d’âge, de sexe, de langue, de tribu, de religion ou d’apparence physique. L’élève apprend que malgré ces variations, tous les êtres humains partagent une dignité commune et des besoins fondamentaux similaires. Des activités comme la découverte des différentes langues parlées dans la classe ou la présentation des traditions familiales de chacun permettent de valoriser la diversité. Le message central est que les différences ne doivent pas être une source de division ou de moquerie, mais une occasion d’apprendre et de s’enrichir mutuellement.

4.2. Le Respect des Points de Vue d’Autrui

Vivre en société implique de savoir interagir avec des personnes qui ne pensent pas toujours comme soi. Cette section vise à développer chez l’élève la capacité d’écouter et de respecter les opinions des autres, même lorsqu’il n’est pas d’accord. L’enseignant organise des débats simples sur des sujets adaptés à l’âge des enfants (par exemple : « quel est le meilleur jeu pour la récréation ? »), en insistant sur les règles de la discussion : écouter sans interrompre, parler à son tour, et exprimer son désaccord poliment. L’élève apprend à faire la différence entre un fait et une opinion. Il comprend que chacun a le droit d’avoir son propre point de vue et que le respect mutuel est la base d’un dialogue constructif. Cette compétence est essentielle pour prévenir les conflits et pour s’initier à la pratique démocratique.

4.3. L’Esprit d’Écoute et de Tolérance

La tolérance est présentée ici comme une attitude active d’acceptation et d’ouverture. Elle va au-delà de la simple acceptation des différences ; elle implique un véritable esprit d’écoute. L’élève apprend à se mettre à la place de l’autre pour essayer de comprendre ses sentiments et ses raisons. Le cours montre que la tolérance ne signifie pas tout accepter sans discernement, mais plutôt refuser de juger hâtivement et de condamner. L’enseignant encourage l’empathie en posant des questions comme : « Comment te sentirais-tu si… ? ». La tolérance s’applique aux faiblesses des autres : l’élève apprend à être patient et indulgent envers un camarade qui a des difficultés. Cette valeur est la clé de voûte de la vie communautaire, permettant de dépasser les incompréhensions et de construire des relations basées sur la bienveillance.

4.4. Le Rejet des Préjugés et des Stéréotypes

Ce dernier sous-chapitre du premier volet aborde la lutte contre les idées préconçues. L’élève est sensibilisé aux dangers des préjugés (juger quelqu’un avant de le connaître) et des stéréotypes (généralisations simplistes sur un groupe de personnes). L’enseignant déconstruit, à travers des exemples concrets, les stéréotypes courants liés au sexe (« les garçons sont plus forts que les filles »), à la tribu ou à l’apparence. L’élève apprend à fonder son jugement sur l’observation des faits et sur la connaissance réelle des personnes, et non sur des rumeurs ou des idées reçues. Le cours promeut un esprit critique et une indépendance d’esprit qui le poussent à questionner les généralisations abusives. L’objectif est de former des enfants ouverts d’esprit, capables de voir chaque individu dans sa singularité et de refuser toute forme de discrimination.

PARTIE II : L’ÉLÈVE DANS SA COMMUNAUTÉ 🏡

CHAPITRE 5 : LA VIE EN FAMILLE

5.1. La Structure de la Famille : Restreinte et Élargie

Cette section vise à donner à l’élève une compréhension claire de son premier cercle social : la famille. L’apprentissage est progressif. En première année, l’accent est mis sur la famille restreinte (ou nucléaire), où l’enfant apprend à identifier et nommer son père, sa mère, ses frères et ses sœurs. En deuxième année, la notion est étendue à la famille élargie, incluant les grands-parents, les oncles, les tantes et les cousins. L’élève explore les différentes relations qui unissent les membres de cette famille élargie, découvrant ainsi les concepts de clan et de tribu de manière élémentaire. Des activités telles que le dessin de sa maison familiale ou la narration d’un événement vécu avec ses cousins à Isiro permettent de concrétiser ces notions. L’objectif est que l’enfant comprenne sa place au sein d’un réseau de parenté qui constitue un socle d’appartenance et de solidarité.

5.2. Les Droits de l’Enfant au Sein de la Famille

Il est fondamental que l’élève prenne conscience de ses droits, non pour les opposer à sa famille, mais pour comprendre le cadre protecteur dans lequel il évolue. Ce sous-chapitre, s’appuyant sur une version simplifiée de la Convention relative aux Droits de l’Enfant, expose les droits fondamentaux de l’enfant en milieu familial. Il s’agit notamment du droit d’avoir une famille, d’être protégé contre toute forme de violence ou de négligence, du droit à l’éducation, à la santé et aux loisirs. L’enseignant explique que ces droits impliquent des devoirs pour les parents et la société. L’élève apprend à reconnaître et à réclamer ses droits avec respect. Par exemple, le droit à l’éducation signifie qu’il a le droit d’aller à l’école et que ses parents ont le devoir de l’y inscrire.

5.3. Les Devoirs de l’Enfant envers sa Famille

La reconnaissance des droits est indissociable de la compréhension des devoirs. Cette section détaille les responsabilités de l’élève au sein de sa famille. Le premier devoir est le respect et l’obéissance envers les parents et les aînés, présentés comme une marque d’affection et de reconnaissance. L’élève apprend également qu’il a le devoir de participer activement aux tâches ménagères et aux travaux communautaires familiaux, selon son âge et ses capacités. Balayer la cour, aider à la vaisselle ou prendre soin d’un cadet sont des exemples concrets de cette participation. Ces devoirs ne sont pas présentés comme des corvées, mais comme la contribution de l’enfant à la vie et au bien-être de la famille, renforçant ainsi son sentiment d’utilité et d’appartenance.

5.4. Les Valeurs de Partage, de Solidarité et de Loyauté Familiale

Au-delà des droits et des devoirs formels, ce sous-chapitre explore le ciment affectif de la vie familiale. L’élève est initié aux valeurs de partage, qui l’incite à offrir spontanément ce qu’il possède à ses frères et sœurs. La solidarité est enseignée comme le fait de s’entraider mutuellement, de se soutenir dans les moments difficiles et de se réjouir ensemble des succès. La loyauté envers sa famille est également une valeur clé, impliquant de ne pas trahir la confiance des siens. L’enseignant utilise des contes ou des proverbes locaux qui illustrent ces valeurs. Par exemple, un proverbe Luba sur l’importance de l’union peut servir de base à une discussion sur la solidarité. L’objectif est que l’enfant intègre ces valeurs dans son comportement quotidien, faisant de la famille un lieu d’amour, d’entraide et de sécurité.

CHAPITRE 6 : LA VIE À L’ÉCOLE

6.1. La Communauté Scolaire et ses Responsables

L’école est le deuxième grand milieu de socialisation de l’enfant. Ce sous-chapitre lui permet de comprendre l’organisation de sa communauté scolaire. L’élève apprend à nommer son école et à la localiser dans son quartier ou son village. Il est ensuite amené à identifier les différentes personnes qui y travaillent et leur rôle : le directeur, les enseignants, et les autres membres du personnel. Il apprend à s’adresser à chacun avec le respect dû à sa fonction. L’objectif est que l’école ne soit pas perçue comme un lieu anonyme, mais comme une communauté structurée où chaque membre a une place et une mission précise. Cette connaissance facilite son intégration et l’aide à savoir vers qui se tourner en cas de besoin.

6.2. Les Droits de l’Élève à l’École

À l’instar de la famille, l’école est un lieu où l’enfant jouit de droits spécifiques qui garantissent son bien-être et son épanouissement. Cette section détaille les droits de l’élève dans le cadre scolaire. Le droit fondamental est celui à l’éducation, qui doit être de qualité et viser le plein développement de sa personnalité. L’élève a également le droit d’être protégé contre toute forme de violence, de moquerie ou de discrimination. Il a le droit d’exprimer son opinion dans le respect des autres et le droit à la sécurité sociale, qui se traduit par un environnement scolaire sain et sécurisé. L’enseignant explique comment ces droits sont garantis par l’école et présente les voies de revendication appropriées, comme le dialogue avec l’enseignant ou le gouvernement des élèves, pour s’assurer que ses droits sont respectés.

6.3. Les Devoirs et le Respect du Règlement Scolaire

Ce sous-chapitre établit le corollaire indispensable des droits : les devoirs de l’élève. Le premier devoir est le respect du règlement intérieur de l’école, présenté comme un ensemble de règles conçues pour assurer le bon fonctionnement de la communauté et le bien-être de tous. L’élève doit respecter les consignes données par les enseignants et les autorités scolaires. Il a le devoir d’être ponctuel, assidu et de faire ses devoirs. Le cours met également l’accent sur le respect envers les autres : les enseignants, le personnel et surtout ses condisciples, qu’ils soient plus âgés ou plus jeunes. Les notions de sanctions, positives (encouragements, félicitations) comme négatives (punitions éducatives), sont expliquées comme des conséquences logiques du respect ou du non-respect des règles communes.

6.4. L’Esprit de Collaboration et le Respect des Biens Communs

Pour que la vie scolaire soit harmonieuse, un esprit de coopération est nécessaire. Cette section vise à développer chez l’élève le sens du travail en équipe et de la collaboration. À travers des activités de groupe, il apprend à partager les tâches, à écouter les idées des autres et à contribuer à un objectif commun. Parallèlement, le cours insiste sur le respect des biens communs et de ceux d’autrui. L’élève apprend à prendre soin du mobilier scolaire (bancs, tableau), des livres et du matériel mis à sa disposition. Il doit également respecter les affaires de ses camarades. Des actions concrètes, comme participer à l’embellissement de la cour de l’école à Gbadolite, renforcent ce sens des responsabilités. L’élève comprend que les biens de l’école sont un patrimoine collectif qu’il a le devoir de préserver pour lui-même et pour les générations futures.

CHAPITRE 7 : LA VIE DANS LE QUARTIER ET LE VILLAGE

7.1. L’Identification des Structures et Autorités Locales

Ce sous-chapitre élargit le champ de conscience de l’élève à son environnement de vie immédiat, le quartier ou le village. L’objectif est qu’il identifie les principales structures qui organisent la vie locale et qu’il puisse nommer les responsables qui les animent. Il apprend à reconnaître les autorités politico-administratives de son entité (chef de quartier, chef de localité), ainsi que les responsables d’autres institutions importantes comme l’église ou le centre de santé. L’élève doit être capable de localiser ces différents lieux sur un plan simple de son quartier. Cette connaissance lui permet de mieux comprendre l’organisation de sa communauté et de se sentir partie prenante de celle-ci. Elle lui donne également des repères pratiques pour s’orienter et savoir où s’adresser en cas de besoin.

7.2. La Participation aux Travaux d’Intérêt Communautaire

La citoyenneté commence par l’engagement concret dans son milieu de vie. Cette section vise à encourager l’élève à participer, à son échelle, aux travaux d’intérêt communautaire. Il s’agit d’activités collectives qui visent à améliorer le cadre de vie de tous, comme le nettoyage d’une place publique, le désherbage des abords de la route principale ou la participation à une campagne de salubrité (salongo). L’enseignant explique l’importance de ces travaux pour la propreté, la santé et l’embellissement de la communauté. L’élève est invité à y prendre part activement, que ce soit dans le cadre d’initiatives scolaires ou familiales. Il apprend ainsi que le bien-être collectif est l’affaire de tous et que chaque contribution, même modeste, est précieuse. Ce faisant, il développe le sens de la solidarité et de la responsabilité civique.

7.3. Les Règles de Bienséance et de Politesse en Société

Le « savoir-vivre » est essentiel pour des relations sociales harmonieuses. Ce sous-chapitre se concentre sur l’apprentissage et la pratique des règles de bienséance et des formules de politesse. L’élève apprend les comportements appropriés dans différentes situations sociales : comment saluer poliment un aîné, un égal ou un inférieur ; comment se comporter à table ; comment parler sans crier et sans couper la parole. Les formules de politesse de base (« s’il vous plaît », « merci », « pardon », « bonjour ») sont enseignées et leur usage est encouragé en permanence. L’enseignant, par son exemple et par des jeux de rôles, montre l’importance de ces règles qui facilitent les interactions et témoignent du respect que l’on porte aux autres. La pratique de la politesse est présentée comme une forme d’intelligence sociale qui rend la vie en communauté plus agréable pour tous.

7.4. Le Respect des Morts et des Traditions

Le respect ne s’adresse pas seulement aux vivants. Cette section, importante dans le contexte culturel congolais, initie l’élève au respect dû aux morts et aux traditions ancestrales. Il apprend les attitudes appropriées lors d’un deuil dans le quartier ou le village : faire preuve de compassion envers la famille éprouvée, éviter le bruit et les jeux à proximité du lieu de deuil, et s’abstenir de participer à des scènes jugées immorales. Le cours aborde également le respect des traditions comme un moyen d’honorer la mémoire des ancêtres et de préserver l’héritage culturel de la communauté. L’élève est sensibilisé à l’importance de connaître et de valoriser les coutumes et les interdits de son milieu, compris comme un ensemble de règles qui ont contribué à maintenir la cohésion sociale à travers les générations.

CHAPITRE 8 : LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT COMMUN

8.1. La Protection des Animaux et des Plantes

Ce sous-chapitre a pour objectif d’éveiller chez l’élève une conscience écologique en commençant par le respect du vivant. L’enfant apprend à protéger les animaux et les plantes qui l’entourent. Le cours met en lumière l’importance de la faune et de la flore pour l’équilibre de la nature et pour le bien-être de l’homme. L’élève est encouragé à ne pas détruire inutilement les nids d’oiseaux, à ne pas maltraiter les animaux domestiques et à ne pas arracher les jeunes pousses sans raison. Des activités positives sont proposées, comme la participation à la plantation d’arbres dans la cour de l’école de Kolwezi ou la création d’un petit abreuvoir pour les oiseaux. Il comprend que les animaux et les plantes sont des êtres vivants qui méritent respect et protection, et que préserver la biodiversité est une responsabilité qui incombe à chacun.

8.2. La Préservation de la Propreté de l’Eau, de l’Air et du Sol

La protection de l’environnement s’étend aux éléments naturels non vivants. Cette section sensibilise l’élève à la nécessité de ne pas polluer l’eau, l’air et le sol. Il apprend à adopter des gestes simples mais essentiels : ne pas jeter de déchets dans les rivières ou les caniveaux, ne pas brûler de plastiques qui dégagent des fumées toxiques, et utiliser les poubelles pour les détritus. L’enseignant explique en termes simples les conséquences de la pollution sur la santé (maladies liées à l’eau sale) et sur la nature. L’élève est amené à manifester une attitude responsable en évitant de polluer son environnement immédiat. Il comprend que la propreté de ces éléments vitaux est une condition indispensable à une vie saine pour lui-même et pour toute la communauté.

8.3. La Participation à l’Assainissement du Milieu de Vie

Cette section traduit la conscience écologique en action civique. Elle prolonge le chapitre sur les travaux d’intérêt communautaire en l’orientant spécifiquement vers l’assainissement. L’objectif est que l’élève participe activement aux efforts visant à rendre son milieu de vie plus propre et plus sain. Cela peut inclure des activités comme le curage des caniveaux à proximité de l’école, le ramassage des sachets en plastique qui jonchent les rues, ou la participation à une campagne de sensibilisation sur la bonne gestion des ordures ménagères. L’élève comprend que l’assainissement n’est pas seulement l’affaire des services publics, mais aussi celle de chaque citoyen. En s’impliquant, il devient un acteur du changement et contribue concrètement à l’amélioration de la qualité de vie dans son quartier ou son village.

8.4. L’Aménagement et l’Entretien des Espaces Verts

Lutter contre la pollution est essentiel, mais créer de la beauté l’est tout autant. Ce dernier sous-chapitre encourage l’élève à contribuer positivement à son environnement par la création et l’entretien d’espaces verts. Il apprend l’importance des arbres et des fleurs pour la purification de l’air, l’embellissement du paysage et le bien-être psychologique. Des projets concrets sont menés, comme l’aménagement d’un parterre de fleurs devant la classe, la plantation d’un arbre fruitier dans la cour de l’école, ou l’entretien d’un petit jardin potager. L’élève découvre le plaisir de voir pousser ce qu’il a planté et développe un lien affectif avec la nature. Il comprend que la protection de l’environnement passe aussi par des actions positives d’aménagement qui rendent le cadre de vie plus agréable et plus durable pour tous.

PARTIE III : L’INITIATION À LA CITOYENNETÉ CONGOLAISE 🇨🇩

CHAPITRE 9 : LES SYMBOLES ET INSTITUTIONS DE LA NATION

9.1. Le Drapeau de la République Démocratique du Congo

Ce sous-chapitre est dédié à l’étude du premier symbole de la nation : le drapeau. L’objectif est que l’élève puisse identifier sans hésitation le drapeau de la RDC parmi d’autres. Il apprend à en décrire les couleurs (bleu ciel, rouge, jaune) et les éléments (l’étoile, la bande diagonale). L’enseignant explique la signification symbolique de chaque composant : le bleu pour la paix, le rouge pour le sang des martyrs, le jaune pour la richesse du pays, et l’étoile pour l’unité et l’avenir radieux. L’élève apprend également les règles de respect qui entourent le drapeau, notamment l’attitude à adopter lors de la montée des couleurs (se tenir debout, en silence, face au drapeau). Le salut au drapeau devient ainsi un acte conscient de respect envers la patrie, et non un simple rituel mécanique.

9.2. L’Hymne National : « Debout Congolais »

Le deuxième symbole majeur de la nation étudié est l’hymne national. L’élève apprend à chanter, individuellement ou collectivement, le « Debout Congolais ». L’apprentissage se fait progressivement, couplet par couplet, en veillant à la justesse de la mélodie et à la clarté de la prononciation. Au-delà de la mémorisation, l’enseignant explique en des termes simples le message contenu dans les paroles de l’hymne. L’élève découvre l’appel à l’unité, au travail, à la paix et à la construction d’un pays plus beau qu’avant. Chanter l’hymne national devient alors une expression de l’amour pour son pays et un engagement à œuvrer pour sa grandeur. C’est un moment fort de communion qui renforce le sentiment d’appartenance à une même nation.

9.3. La Devise et les Armoiries de la République

Cette section introduit deux autres symboles importants de l’État congolais. L’élève apprend la devise de la RDC : « Justice – Paix – Travail ». L’enseignant guide une réflexion sur le sens de chacun de ces trois mots et sur la manière dont ils doivent orienter la vie des citoyens et l’action du pays. Il explique que la justice est la base de l’entente, que la paix est la condition du progrès, et que le travail est le moyen de construire la prospérité. Parallèlement, l’élève est initié aux armoiries de la République, en apprenant à identifier leurs principaux éléments (la tête de léopard, la défense d’éléphant, la lance, etc.) et leur signification symbolique liée à la faune et à l’autorité. Ces symboles sont présentés comme le résumé des valeurs et des aspirations de la nation congolaise.

9.4. La Monnaie Nationale : le Franc Congolais

La monnaie est à la fois un outil économique et un symbole de souveraineté nationale. Ce sous-chapitre vise à familiariser l’élève avec la monnaie de son pays, le Franc Congolais. Il apprend à identifier les différents billets et pièces en circulation, à reconnaître leur valeur et à les utiliser correctement dans des situations simples d’achat et de vente. L’enseignant insiste sur le respect dû à la monnaie, qui représente le fruit du travail. L’élève est mis en garde contre la dégradation des billets (ne pas les chiffonner, les déchirer ou écrire dessus). La connaissance et l’utilisation correcte de la monnaie nationale sont une étape importante dans l’apprentissage de la vie économique et une manifestation concrète de l’appartenance à l’espace national.

CHAPITRE 10 : LES DROITS ET DEVOIRS CIVIQUES

10.1. L’Initiation aux Élections Scolaires

Ce sous-chapitre offre une première expérience pratique de la démocratie. L’objectif est d’initier l’élève au processus électoral à travers l’organisation des élections des représentants de classe ou du gouvernement des élèves. Il apprend les différentes étapes : la candidature, la présentation d’un programme simple, le vote et l’acceptation des résultats. Il découvre les principes fondamentaux du vote, comme le secret et la liberté de choix. En participant activement, que ce soit comme candidat ou comme électeur, l’élève comprend l’importance de choisir ses représentants de manière responsable. Il apprend aussi que le droit de vote (droit à la participation) est un droit civique essentiel. Cette initiation concrète prépare l’enfant à son futur rôle de citoyen dans une société démocratique.

10.2. La Liberté d’Opinion et d’Expression

La démocratie repose sur la libre circulation des idées. Cette section vise à faire comprendre à l’élève l’importance de la liberté d’opinion (le droit de penser ce que l’on veut) et de la liberté d’expression (le droit de dire ce que l’on pense). Le cours souligne que ce droit doit s’exercer dans le respect des autres et de la loi ; il ne donne pas le droit d’insulter, de calomnier ou d’inciter à la haine. L’enseignant encourage les élèves à exprimer leurs idées en classe de manière constructive et argumentée. Il leur apprend à écouter les opinions des autres, même celles qui sont différentes des leurs, et à y répondre par le dialogue plutôt que par l’agressivité. L’élève comprend que la confrontation pacifique des idées est un moteur de progrès pour la société.

10.3. Le Devoir de Protéger les Biens Publics

La citoyenneté implique une responsabilité envers le patrimoine collectif. Ce sous-chapitre se concentre sur le devoir de chaque citoyen de protéger les biens publics. L’élève apprend à identifier ce qui constitue un bien public : l’école, le centre de santé, les routes, les ponts, les marchés, les parcs, etc. L’enseignant explique que ces biens appartiennent à toute la communauté et sont financés par le travail de tous. Par conséquent, il est du devoir de chacun d’en prendre soin et de ne pas les dégrader. L’élève est encouragé à adopter des comportements responsables : ne pas jeter de déchets sur la voie publique, ne pas écrire sur les murs des bâtiments publics, ne pas détruire le mobilier urbain. Il comprend que la préservation des biens publics est une condition essentielle pour une bonne qualité de vie pour tous.

10.4. L’Amour de la Patrie et le Nationalisme

Cette section vise à cultiver le sentiment d’appartenance et l’attachement à la nation. L’élève est encouragé à développer l’amour de sa patrie, la République Démocratique du Congo. Le cours met en valeur les richesses culturelles, naturelles et humaines du pays. Il s’agit de susciter un sentiment de fierté légitime d’être Congolais. Le nationalisme est présenté comme le désir de voir son pays prospérer et de défendre ses intérêts. L’enseignant veille à ce que ce sentiment ne se transforme pas en mépris pour les autres nations, mais qu’il soit une motivation positive pour s’engager dans le développement de son propre pays. Connaître son histoire, ses héros, sa géographie et ses symboles, comme vu dans les chapitres précédents, contribue à forger cet amour éclairé de la patrie.

CHAPITRE 11 : LA CULTURE DE LA PAIX

11.1. Le Refus de la Violence et des Jeux Brutaux

La paix se construit d’abord par le refus de la violence dans les interactions quotidiennes. Ce sous-chapitre a pour objectif de sensibiliser l’élève à la nécessité de rejeter la violence sous toutes ses formes (physique, verbale) et de s’abstenir de participer à des jeux brutaux. L’enseignant explique les conséquences néfastes de la violence : elle blesse, elle fait peur, elle détruit les relations et elle ne résout jamais les problèmes durablement. L’élève est encouragé à trouver des alternatives non-violentes pour exprimer sa colère ou son désaccord. Des discussions sont menées sur la différence entre un jeu amusant et un jeu dangereux. Le cours promeut un environnement scolaire et familial où la sécurité et le respect physique et psychologique de chacun sont prioritaires.

11.2. La Pratique de la Réconciliation et du Pardon

Les conflits sont inévitables dans la vie en communauté ; ce qui importe est la manière de les surmonter. Cette section enseigne à l’élève la valeur de la réconciliation et du pardon. Après une dispute ou un conflit, l’élève est encouragé à faire le premier pas vers l’autre, à reconnaître ses torts et à demander pardon. Il apprend également à accorder son pardon à celui qui l’a offensé. Le pardon n’est pas présenté comme un signe de faiblesse, mais comme une force qui libère du ressentiment et permet de restaurer la relation. Des saynètes illustrant une scène de réconciliation entre deux amis après une querelle à l’école de Lubumbashi permettent de concrétiser cette démarche. La réconciliation et le pardon sont les outils essentiels pour réparer le tissu social et maintenir une atmosphère de paix.

11.3. La Gestion Pacifique des Conflits

Au-delà du pardon, ce sous-chapitre initie l’élève à des techniques simples de résolution pacifique des conflits. Il apprend qu’avant de réagir avec colère, il est important de dialoguer. La négociation est présentée comme le processus où les parties en conflit essaient de trouver une solution acceptable pour tous. L’élève est initié à la notion de médiation, où une tierce personne neutre (un autre élève, l’enseignant) aide les protagonistes à communiquer et à trouver un terrain d’entente. Il apprend à exprimer ses propres besoins et à écouter ceux de l’autre pour chercher un compromis. L’objectif est de doter l’enfant de réflexes de communication et de négociation qui lui permettront de gérer les désaccords de manière constructive et d’éviter qu’ils ne dégénèrent en violence.

11.4. La Compassion envers les Victimes de Conflits

La culture de la paix implique également une sensibilité au sort des victimes de la violence et des guerres. Cette section vise à développer l’empathie et la compassion de l’élève envers ceux qui souffrent des conséquences des conflits. Il est sensibilisé au sort des enfants de la rue, des déplacés de guerre et des réfugiés. Le cours explique en des termes simples les difficultés que rencontrent ces personnes et encourage des attitudes de solidarité et d’accueil. L’élève apprend à ne pas les stigmatiser mais à les respecter dans leur dignité. Des actions de solidarité peuvent être organisées à l’échelle de la classe ou de l’école, comme une collecte de vêtements ou de fournitures scolaires, pour traduire cette compassion en gestes concrets d’aide et de soutien.

CHAPITRE 12 : LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE

12.1. L’Identification des Dangers de la Circulation

La rue est un espace partagé qui présente des dangers, particulièrement pour les enfants. Ce sous-chapitre a pour objectif de faire prendre conscience à l’élève des risques liés à la circulation routière. Il apprend à identifier les principaux dangers : la vitesse des véhicules, le manque de visibilité aux carrefours, les dangers de jouer sur la chaussée ou sur les accotements. L’enseignant utilise des images, des dessins ou des observations directes lors d’une sortie pour illustrer ces risques. L’élève comprend qu’en tant que piéton, il est vulnérable et qu’il doit faire preuve d’une vigilance constante. La prise de conscience de ces dangers est la première étape indispensable pour adopter un comportement prudent et sécuritaire sur la voie publique.

12.2. Le Rôle de la Police de Roulage et des Aînés

Face aux dangers de la route, l’enfant n’est pas seul. Cette section lui présente les personnes qui peuvent l’aider. Il apprend à reconnaître le rôle de la police de circulation routière, dont la mission est d’organiser le trafic et d’assurer la sécurité de tous les usagers. Il est encouragé à respecter leurs injonctions. Le cours souligne également le rôle protecteur des aînés (parents, frères et sœurs plus âgés, autres adultes) qui peuvent aider les plus jeunes à traverser la route en toute sécurité. L’élève est incité à solliciter leur aide et à suivre leurs conseils. Il comprend ainsi qu’il existe un réseau de protection qui veille sur sa sécurité et qu’il doit s’y fier.

12.3. Le Respect des Signaux Routiers Fondamentaux

Pour organiser la circulation et minimiser les risques, il existe un code. Ce sous-chapitre initie l’élève à la reconnaissance et au respect des signaux routiers les plus importants pour un piéton. Il apprend la signification des feux de signalisation (rouge, orange, vert). Il est familiarisé avec les panneaux les plus courants, comme le panneau « stop », le passage pour piétons, ou le panneau indiquant la proximité d’une école. L’enseignant peut utiliser des dessins ou créer un petit circuit dans la cour de l’école pour un apprentissage pratique. L’élève comprend que ces signaux ne sont pas des contraintes arbitraires, mais des indications précieuses qui sont là pour le protéger. Le respect scrupuleux de cette signalisation est présenté comme un devoir civique essentiel.

12.4. La Prudence lors de la Traversée de la Chaussée

Ce dernier sous-chapitre se concentre sur l’action la plus critique pour un piéton : la traversée de la route. L’élève apprend les règles de prudence fondamentales. Il mémorise la procédure à suivre avant de s’engager : s’arrêter au bord du trottoir, regarder à gauche, puis à droite, puis de nouveau à gauche, et n’entamer la traversée que si aucun véhicule n’approche. Le cours insiste sur la nécessité de traverser aux endroits prévus à cet effet, comme les passages pour piétons, et d’éviter de courir. L’enseignant organise des exercices de simulation pour que ces gestes deviennent un réflexe. L’objectif est de doter l’élève des compétences pratiques qui lui permettront de se déplacer de manière autonome et sécuritaire, en minimisant les risques d’accident.

ANNEXES

ANNEXE 1 : Exemples de Dilemmes Moraux et de Mises en Situation

Cette annexe propose une série de scénarios et de dilemmes moraux adaptés au niveau des élèves du premier degré, destinés à servir de base pour des discussions en classe. Ces situations-problèmes sont conçues pour stimuler le raisonnement moral des enfants et les amener à appliquer les valeurs étudiées. Par exemple : « Ton meilleur ami a cassé une vitre en jouant au ballon dans la cour de l’école à Kindu. Il te demande de ne rien dire au directeur. Que fais-tu ? Pourquoi ? » ou encore « Tu trouves un billet de 1000 Francs Congolais dans le couloir. Personne ne t’a vu. Que fais-tu ? ». Chaque scénario est suivi de questions ouvertes pour guider l’analyse de l’enseignant, en se concentrant sur les notions de vérité, d’honnêteté, de responsabilité et de respect des biens d’autrui.

ANNEXE 2 : Modèle de Grille d’Observation Comportementale

Afin d’aider l’enseignant dans son évaluation formative et continue, cette annexe fournit un modèle de grille d’observation simple. Cette grille n’est pas un outil de notation, mais un instrument de suivi du développement des attitudes et des comportements civiques et moraux de l’élève. Elle est structurée autour des grands thèmes du programme (Respect d’autrui, Sens de l’ordre, Participation, Solidarité, Honnêteté, etc.). Pour chaque thème, des comportements observables sont listés (ex: « Salue poliment les adultes », « Range ses affaires après usage », « Partage son matériel avec ses camarades », « Admet ses erreurs »). L’enseignant peut utiliser un système de codage simple (par exemple : Acquis / En cours d’acquisition / Non observé) pour suivre la progression de chaque enfant tout au long de l’année et identifier les points nécessitant un renforcement.

ANNEXE 3 : Paroles et Explication de l’Hymne National

Cette annexe fournit le texte intégral de l’hymne national, « Debout Congolais ». Chaque strophe et le refrain sont présentés clairement. À la suite du texte, une explication simple et accessible du vocabulaire et du message de chaque partie est proposée. L’objectif est de dépasser la simple mémorisation pour permettre à l’élève de s’approprier le sens profond de l’hymne. Des termes comme « legs », « postérité », « serment de liberté » ou « bâtir un pays plus beau qu’avant » sont expliqués dans un langage que les enfants peuvent comprendre. Cette ressource vise à faire de l’hymne national non seulement un chant patriotique, mais aussi une véritable leçon de civisme et une source d’inspiration pour les jeunes citoyens en devenir.

ANNEXE 4 : Lexique des Valeurs Civiques et Morales

Pour assurer une compréhension commune et précise des concepts clés du cours, cette annexe propose un lexique définissant les principales valeurs étudiées. Chaque terme est défini de manière simple, directe et illustré par un exemple concret. Les termes inclus sont, entre autres : Civisme, Dignité, Droits, Devoirs, Honneur, Honnêteté, Justice, Paix, Patrie, Politesse, Respect, Solidarité, Tolérance, Travail. Par exemple, pour « Solidarité », la définition pourrait être : « C’est le fait d’aider les autres et de se sentir responsable d’eux. Exemple : Aider un camarade qui est tombé dans la cour de récréation. » Ce lexique constitue un outil de référence utile pour l’enseignant et, pour les élèves de deuxième année, une première initiation au vocabulaire de la citoyenneté.

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