MANUELS SCOLAIRES

ENSEIGNEMENT DE TSHILUBA, 4ÈME ANNÉE, OPTION HUMANITÉS PÉDAGOGIQUES

Edition 2025 / Enseignement primaire, secondaire et technique en RDC

Préliminaires

1. Contexte et enjeux de la 4ᵉ année

La quatrième année représente l’aboutissement du parcours de l’élève-maître, axé sur le perfectionnement et la maîtrise experte de la langue Tshiluba. L’enjeu principal est de former un praticien autonome, capable d’une analyse linguistique fine, d’une production écrite et orale de haut niveau, et d’une conception didactique innovante, préparant ainsi une transition réussie vers l’enseignement supérieur ou la vie professionnelle. Uno ngumwaka wa kuikisha malu onso, wa kulongolola mulongeshi wa matuku alualua bua mudimu wende.

2. Objectifs d’intégration linguistique et disciplinaire

Cette année vise à solidifier la capacité de l’élève à utiliser le Tshiluba comme langue d’analyse dans d’autres disciplines. Les objectifs incluent la rédaction de textes académiques, l’analyse de discours spécialisés (scientifiques, juridiques) et la conception de projets pédagogiques interdisciplinaires, où le Tshiluba et le français sont employés de manière complémentaire et stratégique. Tshipatshila ntshia se: Tshiluba tshikale tshiamu tshia meji bua kulonga malu makuabu onso.

3. Cadre légal et alignement SSEF 2016-2025

Le programme de cette année terminale est rigoureusement conforme à la Loi-cadre n°14/004 et aux objectifs de la Stratégie Sectorielle de l’Éducation (SSEF), particulièrement en ce qui concerne la formation d’enseignants qualifiés. Il matérialise l’ambition de doter le pays de professionnels de l’éducation maîtrisant parfaitement les langues nationales et capables de les utiliser pour dispenser un enseignement de qualité.

4. Méthodologie APS et codéveloppement franco-tshiluba

L’Approche Par les Situations (APS) est appliquée à des scénarios professionnels complexes, tels que l’élaboration d’un rapport d’inspection pour une école à Luebo ou l’animation d’un débat public sur un projet de développement communautaire. La méthodologie promeut un codéveloppement des compétences dans les deux langues, considérant le bilinguisme Tshiluba-français comme une ressource cognitive et professionnelle à optimiser.

Partie I – Perfectionnement du système graphique ✍️

Chapitre 1 – Orthographe avancée

1.1. Variantes contextuelles des graphies

Cette section analyse les variations orthographiques subtiles qui dépendent du contexte phonologique ou morphologique. L’étude se penche sur des cas complexes où l’écriture d’un morphème change en fonction des sons environnants, afin de parvenir à une orthographe infaillible.

1.2. Normes de transcription des emprunts

Les règles de transcription standardisée des mots empruntés à d’autres langues (français, anglais) sont systématisées. Les élèves apprennent à adapter phonologiquement et graphiquement un terme étranger, comme « ordinateur » en mudimu wa ku meji, tout en respectant la structure du Tshiluba.

1.3. Traits diacritiques complexes

L’utilisation des signes diacritiques pour marquer des phénomènes prosodiques complexes, tels que la coalescence tonale ou les tons flottants, est abordée. Cette compétence est indispensable pour la lecture et la transcription de textes poétiques ou de discours oratoires.

1.4. Atelier de correction systématique

Des ateliers intensifs sont organisés où les élèves sont confrontés à des manuscrits ou des textes publiés contenant des erreurs orthographiques de haut niveau. Leur tâche est d’identifier, de justifier et de corriger chaque erreur, agissant comme de véritables réviseurs professionnels.

Chapitre 2 – Calligraphie et mise en forme 🎨

2.1. Styles manuscrits et imprimés

Les différents styles d’écriture, du manuscrit cursif aux polices de caractères d’imprimerie, sont analysés. L’objectif est de développer une écriture manuscrite lisible et esthétique, et de savoir choisir les polices appropriées pour différents types de documents.

2.2. Calligraphie traditionnelle

Une exploration des systèmes de signes et de la calligraphie traditionnelle Luba est menée. Tudi tulonga mufundu wa bankambua betu. Cette initiation au patrimoine graphique vise à inspirer des créations modernes et à ancrer l’écriture dans une histoire culturelle riche.

2.3. Normes de présentation du texte

Les conventions typographiques et les normes de mise en page pour les documents officiels, académiques et littéraires sont enseignées. Cela inclut la gestion des titres, des paragraphes, des marges et des citations.

2.4. Exercices de mise en page

Des exercices pratiques de mise en page de documents variés (lettre officielle, page de manuel scolaire, affiche) sont réalisés. Les élèves apprennent à structurer visuellement l’information pour en optimiser la clarté et l’impact.

Partie II – Prosodie et rhétorique orale 🗣️

Chapitre 3 – Rythme et musicalité

3.1. Séquences rythmiques langagières

L’analyse porte sur les structures rythmiques inhérentes à la phrase Tshiluba. Les élèves apprennent à identifier et à reproduire les patrons rythmiques qui donnent sa musicalité à la langue, notamment dans les proverbes et la poésie.

3.2. Intonations expressives

Ce point explore comment l’intonation est utilisée pour véhiculer des émotions et des attitudes complexes (sarcasme, déférence, enthousiasme). La maîtrise de ces contours mélodiques est cruciale pour une communication orale vivante et efficace. Mvua wa dîyi udi uleja tshidi mu muoyo.

3.3. Pauses et enjambements

L’utilisation rhétorique des pauses et le phénomène de l’enjambement (continuation d’une phrase sur le vers ou la ligne suivante en poésie) sont étudiés. Les élèves apprennent à maîtriser le silence et le débit pour créer des effets dramatiques ou poétiques.

3.4. Ateliers de lecture à voix haute

Des ateliers sont consacrés à la lecture expressive de textes littéraires. Les élèves s’entraînent à moduler leur voix, leur rythme et leur intonation pour interpréter un texte et transmettre ses émotions à un auditoire.

Chapitre 4 – Figures de style oratoires

4.1. Métaphores et comparaisons

L’étude approfondit l’usage des métaphores et des comparaisons dans le discours oral, en particulier dans l’art oratoire Luba. Les élèves analysent des exemples tirés de discours de chefs coutumiers ou de politiciens pour comprendre leur pouvoir de persuasion.

4.2. Allitérations et assonances

Les jeux sur les sonorités, comme la répétition de consonnes (allitération) ou de voyelles (assonance), sont analysés comme des outils de mémorisation et d’embellissement du discours. Kubuela mu dishinda dimue dia miaku bua kunengeshisha.

4.3. Anaphores et répétitions

L’utilisation stratégique de la répétition de mots ou de structures de phrases (anaphore) en début de segment est étudiée. Cette technique rhétorique est essentielle pour marteler une idée et structurer un discours.

4.4. Pratique de discours brefs

Les élèves préparent et délivrent de courts discours persuasifs sur des thèmes imposés. Cet exercice de synthèse leur permet de mobiliser l’ensemble des figures de style oratoires étudiées dans une situation de communication authentique.

Partie III – Morphosyntaxe sophistiquée 🔗

Chapitre 5 – Accord et typologie avancés

5.1. Accord classes nominales complexe

Ce point traite des cas d’accord les plus complexes, notamment avec les noms composés, les noms de classes locatives ou les accords à distance dans des phrases longues. La maîtrise de ces règles fines est le signe d’une expertise grammaticale.

5.2. Accord sujet-verbe inversé

Les structures syntaxiques où le sujet est placé après le verbe (inversion) sont analysées. Les élèves étudient les contextes (emphatiques, poétiques) qui permettent cette inversion et les règles d’accord spécifiques qui s’y appliquent.

5.3. Structuration des accords graduels

L’étude porte sur l’accord avec des sujets coordonnés appartenant à des classes nominales différentes. Les règles de préséance et de formation de l’accord « mixte » sont systématisées. Mukenji wa kuitabuja mêna a mianda mishilangane.

5.4. Exercices de mise en accord

Des exercices de production de phrases complexes sont proposés, où les élèves doivent appliquer correctement toutes les règles d’accord avancées, démontrant ainsi leur capacité à construire des énoncés grammaticalement irréprochables.

Chapitre 6 – Construction des phrases mixtes

6.1. Phrases interrogatives complexes

La construction de phrases interrogatives impliquant des subordonnées ou des modalisations complexes est étudiée. Les élèves apprennent à formuler des questions nuancées et des interrogations rhétoriques.

6.2. Phrases exclamatives étendues

Ce point analyse la manière de construire des phrases exclamatives longues et structurées, en utilisant des interjections, des modificateurs et une syntaxe particulière pour exprimer une émotion forte de manière éloquente.

6.3. Phrases injonctives et exhortatives

Les différentes manières de formuler un ordre, un conseil ou une exhortation sont explorées, du plus direct au plus atténué. Les élèves étudient les formes verbales (impératif, subjonctif) et les stratégies de politesse associées.

6.4. Transformations stylistiques

Des exercices de transformation permettent de passer d’un type de phrase à un autre pour des raisons stylistiques. Par exemple, transformer une affirmation en une question rhétorique pour renforcer l’impact d’un argument dans un texte persuasif. Kushintulula muedi wa kakuyikuyi bua mvita ya meji.

Partie IV – Lexique d’expertise 📚

Chapitre 7 – Vocabulaire administratif

7.1. Termes législatifs et réglementaires

Un lexique précis des termes utilisés dans les lois, décrets et règlements est fourni. Les élèves se familiarisent avec le vocabulaire juridique de base pour pouvoir comprendre et produire des textes à caractère officiel.

7.2. Lexique institutionnel

Le vocabulaire désignant les institutions de la République Démocratique du Congo (nationales, provinciales, locales) est maîtrisé. Mêyi a bitendelelu bia mbulamatadi wetu. Cela inclut les noms des ministères, des cours de justice et des assemblées.

7.3. Phrases types officielles

Les formules et les phrases standardisées utilisées dans la correspondance administrative et les documents officiels (procès-verbaux, rapports) sont apprises et pratiquées.

7.4. Atelier de rédaction administrative

Un atelier met les élèves en situation de rédiger des documents administratifs courants en Tshiluba, comme une demande officielle, un rapport de mission ou un compte-rendu de réunion, en respectant scrupuleusement le lexique et le style requis.

Chapitre 8 – Lexique scientifique avancé

8.1. Terminologie physique et chimie

Le vocabulaire de base de la physique (force, énergie, électricité) et de la chimie (atome, molécule, réaction) est développé. L’objectif est de permettre l’explication de phénomènes scientifiques simples en Tshiluba.

8.2. Terminologie biologique approfondie

Le lexique de la biologie est enrichi avec des termes plus spécifiques concernant la génétique, l’écologie des écosystèmes congolais (par exemple, le parc de la Salonga) et l’anatomie humaine.

8.3. Lexique géographique et historique

Le vocabulaire spécialisé de la géographie (climatologie, démographie) et de l’histoire (chronologie, concepts politiques) est consolidé pour permettre une analyse approfondie de ces disciplines en langue nationale.

8.4. Classification terminologique

Des ateliers pratiques sont menés pour organiser ce lexique d’expertise. Les élèves créent des bases de données terminologiques, des arbres conceptuels et des glossaires thématiques pour structurer et mémoriser le vocabulaire appris. Kulongolola mêyi a science mu bitupa bitupa.

Partie V – Lecture analytique et critique 🧐

Chapitre 9 – Analyse de textes savants

9.1. Textes scientifiques

Les élèves sont entraînés à lire et à analyser des articles de vulgarisation scientifique en Tshiluba. Ils apprennent à identifier la problématique, la méthodologie, les résultats et la conclusion, et à évaluer la clarté de l’argumentation.

9.2. Textes philosophiques

La lecture de textes abordant des concepts philosophiques (traduits ou rédigés en Tshiluba) est introduite. L’accent est mis sur la capacité à suivre un raisonnement abstrait et à identifier les concepts clés. Kuteleja meji a mushinji a bantu ba kale ne ba lelu.

9.3. Essais et critiques littéraires

Ce point se focalise sur l’analyse de textes qui portent un jugement sur une autre œuvre. Les élèves apprennent à distinguer les arguments objectifs des appréciations subjectives et à comprendre les critères d’analyse de l’auteur.

9.4. Fiches d’analyse comparée

Des outils d’analyse sont développés pour comparer plusieurs textes sur un même thème. Les élèves apprennent à synthétiser les points de convergence et de divergence entre différents auteurs et à formuler leur propre opinion de manière argumentée.

Chapitre 10 – Lecture interdisciplinaire

10.1. Textes techniques et manuels

La lecture et l’interprétation de documents techniques (modes d’emploi, fiches de fabrication) sont abordées. L’objectif est de développer la capacité à suivre des instructions précises et à extraire des informations fonctionnelles.

10.2. Textes économiques et juridiques

Les élèves sont initiés à la lecture de textes relevant du domaine économique (analyses de marché) et juridique (extraits de codes de loi). Ils apprennent à naviguer dans un vocabulaire très spécialisé et une syntaxe complexe.

10.3. Textes médiatiques

L’analyse critique d’articles de presse, de dépêches d’agence et de contenus médiatiques en ligne est pratiquée. Les élèves développent des compétences pour déceler les biais, vérifier les sources et évaluer la fiabilité de l’information.

10.4. Lecture orientée projet

La lecture est mise au service de la réalisation de projets. Les élèves apprennent à mener une recherche documentaire en Tshiluba sur un sujet donné, à sélectionner les sources pertinentes et à synthétiser l’information en vue d’une production finale. Kubala bua kuenza mudimu.

Partie VI – Production écrite experte ✒️

Chapitre 11 – Dissertation argumentée

11.1. Thèse et antithèse

La construction d’un plan dialectique est maîtrisée. Les élèves apprennent à formuler une thèse claire, à lui opposer une antithèse pertinente et à organiser leurs arguments pour chaque partie. Kulongolola meji abidi adi apetangana.

11.2. Argumentation logique

L’accent est mis sur la qualité de l’argumentation. Les élèves apprennent à construire des arguments logiques (déductifs, inductifs), à les étayer par des exemples précis et à utiliser des connecteurs pour assurer la fluidité du raisonnement.

11.3. Conclusion nuancée

La rédaction de la conclusion est travaillée comme une étape clé de la dissertation. Les élèves s’entraînent à synthétiser leur raisonnement et à proposer un dépassement (synthèse) nuancé qui ouvre de nouvelles perspectives.

11.4. Atelier de dissertation

Des ateliers de rédaction complets sont organisés. Les élèves sont mis en condition d’examen pour produire une dissertation entière en un temps limité, en appliquant toutes les étapes de la méthodologie.

Chapitre 12 – Rédaction de rapports

12.1. Structure standardisée

La structure formelle d’un rapport (introduction, contexte, méthodologie, résultats, conclusion, recommandations) est enseignée et doit être rigoureusement respectée dans les productions.

12.2. Synthèse de données

Les élèves apprennent à collecter, à organiser et à synthétiser des données (chiffrées, observations de terrain) de manière objective et claire. La présentation de ces données sous forme de tableaux simples est également abordée.

12.3. Recommandations formelles

La formulation de recommandations pertinentes, réalistes et argumentées constitue une compétence clé de la rédaction de rapports. Les élèves s’entraînent à proposer des solutions concrètes à un problème analysé.

12.4. Simulation de rapport

Un exercice de simulation complet est proposé : à partir d’une étude de cas (par exemple, l’analyse des résultats scolaires d’une école de la Tshopo), les élèves doivent rédiger un rapport complet en respectant toutes les conventions. Kufunda mukanda wa malu amonamona.

Partie VII – Didactique bilingue et numérique 💻

Chapitre 13 – Intégration du numérique

13.1. Outils et plateformes éducatives

Une présentation des outils numériques (logiciels de traitement de texte, plateformes d’apprentissage en ligne, applications éducatives) pertinents pour l’enseignement des langues est effectuée.

13.2. Ressources multimodales

Les élèves apprennent à créer et à utiliser des ressources pédagogiques qui combinent texte, image, son et vidéo. Bintu bia ku meji bia mishindu mishilangane bua kulongesha. L’objectif est de concevoir des leçons plus dynamiques et interactives.

13.3. Séquences hybrides

La conception de séquences d’enseignement hybrides, qui articulent des moments en classe et des activités à distance via des outils numériques, est explorée.

13.4. Évaluation en ligne

Les élèves sont initiés aux différentes modalités d’évaluation formative et sommative réalisables en ligne (quiz, forums notés, dépôt de travaux), en réfléchissant à leurs avantages et à leurs limites.

Chapitre 14 – Évaluation certificative avancée 🎓

14.1. Épreuve écrite normée

Le format et les attentes de l’épreuve écrite finale sont détaillés. Les élèves sont préparés aux types de sujets de dissertation et d’études de documents qu’ils rencontreront, conformément aux normes nationales.

14.2. Épreuve orale ajustée

Les modalités de l’épreuve orale (exposé sur un sujet préparé, entretien avec le jury) sont précisées. L’accent est mis sur la capacité à argumenter de manière structurée et à réagir avec pertinence aux questions.

14.3. Grille de notation détaillée

La grille de notation qui sera utilisée par les examinateurs est présentée et expliquée aux élèves. Cette transparence leur permet de comprendre précisément les compétences qui seront évaluées. Mukanda wa kutàshisha mudimu wa ku nshikidilu.

14.4. Préparation à l’examen

Les dernières semaines sont consacrées à une préparation intensive, incluant des examens blancs, des séances de correction collective et des conseils méthodologiques personnalisés pour aborder l’épreuve finale avec confiance.

Annexes

Annexe A – Bibliographie et ressources numériques 📚

Cette annexe fournit une bibliographie experte incluant des ouvrages de recherche en linguistique Tshiluba, ainsi qu’une sélection de ressources numériques fiables (archives sonores, corpus de textes en ligne, dictionnaires numériques) pour l’auto-formation continue.

Annexe B – Modèles de fiches d’évaluation avancée 📋

Une collection de fiches et de grilles est proposée pour l’évaluation de compétences de haut niveau, telles que l’analyse rhétorique d’un discours, la qualité de l’argumentation dans un essai, ou la pertinence d’une séquence didactique numérique.

Annexe C – Glossaire expert de linguistique appliquée 🔍

Ce glossaire définit avec précision des termes techniques avancés de linguistique, de pragmatique, de sémiotique et de didactique numérique. Mukanda wa miaku ya meji a mushinji ya ndongeshelu. Il sert de référence terminologique pour les enseignants et les élèves-maîtres les plus exigeants.

Pour acheter le livre (Version électronique PDF)