MANUELS SCOLAIRES

COURS D’ÉDUCATION POUR LA SANTÉ ET L’ENVIRONNEMENT, 1ERE ET 2EME ANNEE PRIMAIRE

Edition 2025 / Enseignement primaire, secondaire et technique en RDC

PRÉLIMINAIRES

0.1. Avant-propos

Ce document constitue la matérialisation pédagogique du Programme National de l’Enseignement Primaire pour le cours d’Éducation pour la Santé et l’Environnement (ESE) au premier degré. Il est conçu comme un instrument de travail pour l’enseignant, visant à traduire les directives curriculaires en situations d’apprentissage concrètes et efficaces. L’objectif fondamental est de guider le praticien dans la construction de leçons qui permettent à l’élève non seulement d’acquérir des connaissances, mais surtout d’adopter des attitudes et des comportements favorables à sa propre santé, à celle de sa communauté et à la préservation de son environnement. Chaque section de ce guide a été structurée pour assurer une progression logique des apprentissages, en contextualisant chaque notion dans les réalités vécues par l’enfant congolais. L’ambition est de faire de ce cours un levier puissant pour former, dès le plus jeune âge, des citoyens conscients, responsables et acteurs de leur bien-être et de la durabilité de leur milieu de vie.

0.2. Finalités et Buts du Cours d’ESE

La finalité primordiale du cours d’Éducation pour la Santé et l’Environnement est de doter l’élève des compétences nécessaires pour devenir un gardien actif de sa propre santé et de celle de son entourage, ainsi qu’un protecteur averti de son environnement. Les buts de cet enseignement sont multiples et interdépendants. Il s’agit premièrement de promouvoir la santé en inculquant des pratiques d’hygiène individuelle et collective rigoureuses. Deuxièmement, le cours vise à prévenir les maladies et les accidents en permettant à l’élève de reconnaître les risques fréquents dans son milieu et d’adopter les mesures préventives adéquates. Troisièmement, il a pour but de développer une compréhension du rôle de l’alimentation dans la croissance et la protection de l’organisme, en valorisant les ressources locales. Enfin, le cours ambitionne de forger une conscience écologique en amenant l’élève à respecter et à protéger les composantes de son environnement, posant ainsi les bases d’une gestion durable des ressources naturelles pour les générations futures.

0.3. Profil de Sortie du Degré Élémentaire en ESE

Au terme du premier degré (deuxième année primaire), l’élève doit avoir intégré un ensemble de savoirs, savoir-faire et savoir-être qui se manifestent dans sa vie quotidienne. Il est attendu de lui qu’il pratique l’hygiène de son corps et de son milieu de manière autonome, en comprenant la nécessité de gestes comme le lavage des mains ou le maintien de la propreté de son espace de vie. Il doit être capable de se prémunir des maladies et des accidents fréquents de son environnement, en identifiant les situations à risque et en connaissant les premières mesures de prévention. Concernant son environnement, l’élève doit manifester une attitude de respect et de protection envers les biens de son entourage immédiat, qu’il s’agisse de la propreté d’un lieu public ou du soin apporté à une plante. Il doit également être en mesure de revendiquer ses droits fondamentaux, notamment celui de vivre dans un environnement sain, tout en accomplissant les devoirs qui y sont associés.

0.4. Approche Méthodologique

L’enseignement de l’Éducation pour la Santé et l’Environnement au premier degré privilégie une approche active, participative et concrète, qui part du vécu de l’enfant pour construire les apprentissages. La méthodologie s’appuie sur l’observation directe du milieu, les classes promenades et l’expérimentation simple pour que l’élève découvre par lui-même les réalités sanitaires et environnementales. L’enseignant doit rendre ses leçons vivantes, en utilisant des supports visuels (images, objets réels) et en encourageant l’expression des élèves. Les jeux éducatifs, les saynètes et les jeux de rôle sont des outils privilégiés pour simuler des situations (par exemple, comment réagir face à un objet inconnu potentiellement dangereux) et pour ancrer les bonnes pratiques. La démarche vise à amener l’élève à identifier et à résoudre les problèmes sanitaires et environnementaux qui se posent à lui et à sa communauté. Le rôle de l’enseignant est celui d’un guide qui suscite la curiosité, facilite la discussion et aide les enfants à transformer leurs découvertes en comportements durables.

PARTIE I : L’HYGIÈNE PERSONNELLE, FONDEMENT DE LA SANTÉ 🧼

CHAPITRE 1 : LA PROPRETÉ DU CORPS AU QUOTIDIEN

1.1. Les Principes de l’Entretien Corporel

Ce volet inaugural établit les bases de l’hygiène corporelle en se concentrant sur les gestes quotidiens qui maintiennent le corps propre et sain. L’objectif est de faire comprendre à l’élève que l’entretien de son corps est une responsabilité personnelle essentielle. L’apprentissage porte sur l’utilisation correcte du matériel approprié, notamment l’eau, le savon et une serviette propre, pour le bain régulier. L’enseignant explique les avantages d’un corps propre, qui sont non seulement la prévention des maladies et des mauvaises odeurs, mais aussi le bien-être et la confiance en soi. La leçon insiste sur la nécessité de se laver intégralement et régulièrement. Des activités pratiques, comme une démonstration sur une poupée ou des discussions sur les routines d’hygiène à la maison, que ce soit à Kinshasa ou dans un village du Maniema, permettent de concrétiser cet apprentissage. L’élève doit intégrer que la propreté corporelle est le premier rempart contre les microbes.

1.2. L’Hygiène des Mains et son Importance Capitale

Les mains étant le principal vecteur de transmission des germes, leur propreté fait l’objet d’une attention toute particulière. L’objectif de ce sous-chapitre est d’inculquer à l’élève le réflexe de se laver les mains aux moments clés de la journée. Le programme de première année identifie spécifiquement deux moments indispensables : avant de manger et après avoir été aux latrines. L’enseignant explique de manière simple comment les microbes invisibles présents sur les mains peuvent entrer dans le corps et causer des maladies comme la diarrhée. Des démonstrations pratiques de la technique correcte de lavage des mains (avec de l’eau et du savon, en frottant toutes les surfaces) sont organisées. La mise en place d’un « coin lavage des mains » près de la classe ou des latrines renforce cette habitude cruciale pour la santé individuelle et collective.

1.3. L’Hygiène Bucco-Dentaire pour un Sourire Sain

L’hygiène de la bouche et des dents est un autre pilier de la santé personnelle. Cette section vise à enseigner à l’élève les bonnes pratiques pour prendre soin de sa bouche. Il apprend l’importance du brossage des dents pour enlever les restes de nourriture, prévenir les caries dentaires et avoir une bonne haleine. Le programme spécifie les moments indispensables pour le brossage : au réveil, après chaque repas, et le soir avant de se coucher. L’élève est familiarisé avec le matériel nécessaire, comme la brosse à dents et le dentifrice (ou des alternatives locales comme le bâtonnet de soin). L’enseignant peut utiliser des maquettes de mâchoire pour montrer le bon geste de brossage. La prévention de la carie dentaire, une maladie courante, est au cœur de cet apprentissage, qui contribue à la santé générale de l’enfant.

1.4. La Distinction entre l’État de Santé et la Maladie

Pour prendre soin de sa santé, il faut d’abord savoir la reconnaître. Ce sous-chapitre a pour but d’apprendre à l’élève à distinguer une personne en bonne santé d’une personne malade. L’enseignant guide les élèves à identifier les signes simples de la bonne santé : être joyeux, avoir de l’appétit, avoir envie de jouer, ne pas avoir de douleurs. Par opposition, ils apprennent à reconnaître les signes courants de la maladie : la fièvre, la fatigue, la perte d’appétit, les douleurs ou les pleurs. Cette prise de conscience permet à l’enfant de mieux comprendre son propre corps et de pouvoir exprimer ce qu’il ressent lorsqu’il ne se sent pas bien. C’est une première étape essentielle pour l’amener à devenir acteur de sa propre santé, en l’encourageant à signaler à un adulte quand quelque chose ne va pas.

CHAPITRE 2 : LA PRÉVENTION DES AFFECTIONS COURANTES

2.1. Les Maladies de la Peau et des Cheveux

Ce sous-chapitre aborde la prévention des affections dermatologiques fréquentes chez les enfants, directement liées à l’hygiène. Le programme de deuxième année cible spécifiquement la gale, la teigne tondante et les mycoses. L’enseignant décrit de manière simple les signes de ces maladies (démangeaisons, boutons, plaques sur la peau ou le cuir chevelu) et explique leurs causes principales, qui sont la malpropreté et la contamination par contact direct ou par le partage d’objets. Les mesures préventives sont alors mises en avant : le bain quotidien avec du savon, le port de vêtements propres, et surtout le non-partage des effets de toilette personnels comme les peignes, les serviettes ou les chapeaux. L’objectif est de doter l’élève des connaissances et des réflexes qui lui permettront de se protéger efficacement contre ces infections cutanées.

2.2. Les Affections des Organes Sensoriels : Œil, Oreille, Nez

La santé des organes sensoriels est cruciale pour l’apprentissage et l’interaction avec le monde. Cette section se concentre sur l’hygiène et la prévention des maladies courantes des yeux, des oreilles et du nez. Pour les yeux, la conjonctivite est abordée, en insistant sur l’importance de ne pas se frotter les yeux avec des mains sales. Pour les oreilles, l’otite est mentionnée, en expliquant qu’il faut éviter d’introduire des objets dans le conduit auditif. Pour le nez, le rhume est présenté, en enseignant le geste de se moucher dans un mouchoir propre. La leçon met l’accent sur des pratiques d’hygiène simples mais efficaces : nettoyer délicatement le contour des yeux et des oreilles, et manipuler ces organes fragiles avec précaution pour éviter les infections et les traumatismes. 

2.3. L’Utilisation Sécuritaire des Objets de Toilette et Tranchants

Ce volet éducatif insiste sur deux aspects importants de la prévention : l’individualisation des objets de toilette et la prudence avec les objets dangereux. L’élève apprend qu’il est essentiel d’avoir et d’utiliser ses propres effets de toilette : brosse à dents, serviette, peigne, essuie-mains. L’enseignant explique que le partage de ces objets peut transmettre des microbes et des maladies (comme la teigne ou les infections oculaires). Parallèlement, le cours sensibilise à la manipulation prudente de tout objet susceptible de blesser ou d’irriter : lames de rasoir, couteaux, aiguilles, mais aussi des produits comme le pétrole ou le piment. L’objectif est de développer chez l’enfant un réflexe de prudence, en l’amenant à reconnaître les objets potentiellement dangereux et à demander l’aide d’un adulte pour les manipuler.

2.4. Les Conséquences de la Malpropreté Corporelle

Pour renforcer la motivation de l’élève à pratiquer une bonne hygiène, ce sous-chapitre détaille les conséquences négatives de la malpropreté. En s’appuyant sur les connaissances acquises précédemment, l’enseignant récapitule les risques liés à un manque d’hygiène. Il explique que la malpropreté du corps peut entraîner des affections cutanées comme la gale ou les mycoses, des infections au niveau des yeux ou des oreilles, des caries dentaires, et des maladies digestives si les mains ne sont pas lavées avant de manger. Les conséquences sociales, comme les mauvaises odeurs et le rejet par les autres, sont également abordées. L’objectif n’est pas de faire peur, mais de faire comprendre à l’élève la relation de cause à effet entre ses habitudes d’hygiène et son état de santé, le responsabilisant ainsi dans la préservation de son propre bien-être.

CHAPITRE 3 : L’HYGIÈNE VESTIMENTAIRE

3.1. Le Rôle Protecteur et Social du Vêtement

Ce sous-chapitre explore les fonctions essentielles des vêtements, au-delà de leur simple aspect esthétique. L’élève apprend que le premier rôle des vêtements est la protection. Ils protègent le corps contre les intempéries comme la chaleur du soleil, le froid, le vent ou la pluie. Ils protègent également contre les piqûres d’insectes, les égratignures et les saletés. La deuxième fonction abordée est sociale : les vêtements servent à couvrir la nudité, ce qui est une règle de bienséance dans la plupart des sociétés. Enfin, la notion d’élégance est introduite, montrant que le choix des vêtements peut aussi être une manière de se sentir bien et de se présenter agréablement aux autres. L’élève comprend ainsi que porter des vêtements est un acte qui a de multiples significations, à la fois pratiques, culturelles et personnelles.

3.2. La Distinction entre Vêtements Propres et Sales

L’hygiène vestimentaire commence par la capacité à reconnaître la propreté. L’objectif de cette section est d’apprendre à l’élève à distinguer un vêtement propre d’un vêtement sale. La distinction se base sur des critères sensoriels simples : un vêtement sale peut avoir des taches visibles, une mauvaise odeur, ou être rêche au toucher à cause de la sueur et de la poussière. Un vêtement propre, à l’inverse, est visuellement net, sent bon et est agréable à porter. L’enseignant explique que les vêtements sales peuvent abriter des microbes et causer des irritations ou des maladies de la peau. Cette prise de conscience est la première étape pour motiver l’enfant à changer de vêtements régulièrement et à participer à leur entretien.

3.3. L’Adaptation des Vêtements aux Conditions Climatiques

Porter le bon vêtement au bon moment est une compétence importante pour le confort et la santé. Ce sous-chapitre enseigne à l’élève à choisir ses habits en fonction du temps qu’il fait. Il apprend à distinguer les vêtements adaptés à la chaleur (habits légers, en coton, de couleurs claires pour réfléchir le soleil) de ceux adaptés au froid ou à la pluie (pulls, vestes, imperméables). L’enseignant utilise les variations météorologiques locales, que ce soit la saison des pluies à Mbandaka ou les matinées fraîches sur les hauts plateaux de l’Ituri, pour illustrer ces concepts. L’élève comprend que bien s’habiller permet d’éviter d’avoir trop chaud et de transpirer excessivement, ou au contraire d’attraper froid, contribuant ainsi à la prévention des maladies comme le rhume.

3.4. L’Entretien des Vêtements et des Chaussures

Après avoir appris l’importance de porter des vêtements propres, l’élève est initié aux bases de leur entretien. Cette section aborde les actions simples que l’enfant peut commencer à réaliser ou auxquelles il peut participer. Cela inclut le fait de ne pas laisser traîner ses vêtements sales, de les mettre dans un panier à linge, et de participer, selon son âge, à des tâches comme le lavage des petites pièces (chaussettes, mouchoirs) ou l’étendage du linge. L’importance de laver, sécher (de préférence au soleil pour son action désinfectante) et, si possible, de repasser les vêtements est expliquée comme un processus complet qui garantit leur propreté et élimine les parasites (comme les larves de la mouche-ver). L’entretien des chaussures (nettoyage, cirage) est également abordé pour compléter cette éducation à l’hygiène vestimentaire.

PARTIE II : UN MILIEU DE VIE SAIN ET SÉCURISÉ 🏡

CHAPITRE 4 : L’HYGIÈNE DE L’HABITAT ET DE L’ÉCOLE

4.1. L’Importance d’une Maison et d’une École Propres

Ce volet établit le lien fondamental entre la propreté du milieu de vie et la santé de ses occupants. L’objectif est de faire comprendre à l’élève pourquoi il est crucial de maintenir sa maison, sa salle de classe et la cour de l’école en état de propreté. L’enseignant explique qu’un environnement propre est non seulement plus agréable à regarder et à vivre, mais qu’il est surtout essentiel pour prévenir la prolifération des microbes, des insectes (mouches, moustiques) et autres vecteurs de maladies. Il souligne l’importance des bâtiments scolaires et des aires de jeu comme des lieux de vie communautaire qui nécessitent l’attention de tous. L’élève doit intégrer que la propreté de son environnement est une condition indispensable pour rester en bonne santé, bien apprendre et bien jouer.

4.2. Les Actions Quotidiennes pour la Propreté des Bâtiments

La propreté d’un lieu résulte d’un ensemble d’actions concrètes et régulières. Cette section détaille les gestes quotidiens que l’élève peut accomplir pour contribuer à l’hygiène de sa maison et de sa classe. Le programme met l’accent sur le balayage régulier de l’intérieur (salle de classe, chambres) et de l’extérieur (cour, parcelle). D’autres actions sont enseignées, comme la propreté des meubles (époussetage des tables et des chaises), des murs et du pavement. En deuxième année, les notions d’aération (ouvrir les fenêtres pour renouveler l’air) et d’éclairage (laisser entrer la lumière du soleil) sont ajoutées, en expliquant leur rôle dans la lutte contre l’humidité et les microbes. L’élève apprend ainsi à devenir un acteur de l’entretien de son cadre de vie.

4.3. La Gestion des Déchets Ménagers et Scolaires

Une bonne hygiène du milieu passe inévitablement par une gestion correcte des déchets. Ce sous-chapitre vise à enseigner à l’élève où et comment se débarrasser des ordures. Il apprend à identifier les endroits appropriés pour déposer les déchets : le bac à papiers dans la classe, la poubelle à la maison, le trou à ordures dans la parcelle ou le dépotoir public pour la communauté. L’enseignant insiste sur l’importance de ne pas jeter les déchets (feuilles mortes, papiers usés, restes de nourriture) n’importe où, car ils attirent les animaux nuisibles et polluent le sol. La mise en place de poubelles dans la classe et dans la cour de l’école est une mesure pratique qui permet de traduire cet enseignement en habitude quotidienne.

4.4. L’Utilisation Hygiénique des Latrines et des Sanitaires

L’utilisation correcte des installations sanitaires est un enjeu de santé publique majeur. Cette section est consacrée à l’éducation de l’élève sur le bon usage de la douche, des urinoirs et des latrines. Il apprend que ces lieux sont spécifiquement conçus pour les besoins corporels et qu’il est indispensable de les utiliser pour éviter la contamination du milieu environnant par les excréments et l’urine. L’enseignant explique les dangers liés à la défécation à l’air libre (transmission de maladies comme le choléra ou les vers intestinaux). Le cours insiste également sur la nécessité de maintenir ces installations propres après usage (verser de l’eau, utiliser de la cendre si nécessaire) et de se laver systématiquement les mains en sortant, un point crucial abordé dans une école de la périphérie de Kananga.

CHAPITRE 5 : LA PRÉVENTION DES ACCIDENTS DOMESTIQUES

5.1. L’Identification des Risques à la Maison : Brûlures et Chutes

La maison, bien qu’étant un lieu de sécurité, recèle de nombreux dangers pour un enfant. Ce sous-chapitre vise à lui apprendre à identifier les risques les plus courants, à commencer par les brûlures et les chutes. L’élève apprend à se méfier des sources de chaleur comme le feu de cuisson, les braises, l’eau bouillante ou le fer à repasser chaud. Concernant les chutes, l’attention est attirée sur les dangers de grimper aux arbres de manière imprudente, de monter sur des meubles instables ou de jouer près des escaliers ou des balcons non sécurisés. L’enseignant utilise des images et des discussions pour que l’enfant visualise les situations à risque et comprenne les conséquences potentiellement graves (douleur, blessures) de l’imprudence.

5.2. La Prévention de l’Électrocution et des Blessures

Ce volet se concentre sur deux autres risques majeurs à domicile : l’électricité et les objets coupants. L’élève est sensibilisé aux dangers de l’électrocution. Il apprend qu’il ne faut jamais introduire d’objets dans les prises électriques, ni toucher à des appareils électriques avec les mains mouillées. Le risque de blessure par des objets tranchants est également abordé. L’élève apprend à ne pas jouer avec des couteaux, des lames de rasoir, des ciseaux ou des morceaux de verre. L’enseignant explique que ces objets doivent être manipulés par des adultes ou sous leur surveillance. L’objectif est de développer un réflexe de méfiance et de prudence face à ces dangers souvent invisibles ou sous-estimés par les enfants.

5.3. Les Dangers d’Intoxication Alimentaire ou Médicamenteuse

L’intoxication est un accident domestique grave qui peut survenir par l’ingestion de produits dangereux. Cette section a pour but d’alerter l’élève sur ces risques. L’intoxication alimentaire est expliquée par la consommation d’aliments avariés ou mal lavés. L’élève apprend l’importance de vérifier l’aspect et l’odeur des aliments avant de les manger. L’intoxication médicamenteuse est également abordée : l’enseignant explique que les médicaments ne sont pas des bonbons et qu’il ne faut jamais en prendre sans l’avis d’un adulte. La leçon s’étend à d’autres produits toxiques présents à la maison (produits de nettoyage, pétrole, pesticides) qui doivent être tenus hors de portée et ne jamais être ingérés.

5.4. Les Premiers Gestes en Cas d’Accident Domestique

Savoir identifier les risques est la première étape, savoir comment réagir en est une autre. Bien qu’il ne s’agisse pas de former des secouristes, ce sous-chapitre vise à enseigner à l’élève les réflexes de base en cas d’accident. Le premier et le plus important réflexe à acquérir est d’alerter immédiatement un adulte. L’enfant apprend qu’il ne doit pas essayer de gérer la situation seul. Quelques gestes simples peuvent être enseignés : en cas de petite brûlure, mettre la partie touchée sous l’eau froide ; en cas de petite coupure, laver la plaie avec de l’eau propre. L’objectif est de lui donner des outils simples pour ne pas paniquer et pour poser les gestes qui peuvent limiter les dégâts en attendant l’intervention d’un adulte ou d’un soignant.

CHAPITRE 6 : LA SÉCURITÉ DANS L’ESPACE PUBLIC

6.1. La Prévention des Accidents de Circulation pour les Piétons

L’espace public, et notamment la rue, présente des dangers spécifiques liés à la circulation des véhicules. Ce sous-chapitre est entièrement dédié à la prévention des accidents de la route. L’élève apprend les règles de base du piéton : marcher sur le trottoir ou sur le bas-côté, ne jamais jouer sur la chaussée, et être particulièrement vigilant aux carrefours. La procédure de traversée de la route est enseignée et répétée : s’arrêter, regarder à gauche, à droite, puis encore à gauche, et ne traverser que lorsque la voie est libre. L’enseignant explique les risques liés aux accidents de circulation (collision, etc.) et l’importance de la prudence pour les éviter. Des mises en situation dans la cour de l’école permettent de pratiquer ces règles de sécurité de manière concrète.

6.2. L’Identification des Blessures Courantes : Piqûres, Morsures et Entorses

En dehors des accidents de la route, les espaces extérieurs peuvent être le lieu de petites blessures. Ce volet, approfondi en deuxième année, apprend à l’élève à identifier ces incidents courants. Il apprend à reconnaître une piqûre d’insecte (moustique, abeille), une morsure d’animal (chien, serpent) et une entorse, cette blessure à une articulation souvent causée par une chute lors d’un jeu. Pour chaque cas, l’enseignant décrit les signes simples (gonflement, douleur, rougeur) et explique le premier réflexe à avoir : arrêter de jouer et aller immédiatement le signaler à un adulte. La prévention est également abordée : ne pas provoquer les animaux, porter des chaussures pour se protéger des piqûres au pied, et éviter les jeux trop brutaux pour limiter les risques d’entorses.

6.3. La Sensibilisation aux Dangers des Mines et Restes Explosifs de Guerre

Dans le contexte spécifique de nombreuses régions de la RDC, la sensibilisation aux dangers des engins non explosés est une question de vie ou de mort. Ce sous-chapitre, intégré au programme de deuxième année, a pour objectif vital d’apprendre aux enfants à reconnaître et à éviter ces dangers. L’enseignant, à l’aide de supports visuels sécurisés (photos, dessins), montre à quoi peuvent ressembler les mines et les restes explosifs de guerre (ERW), en insistant sur le fait qu’ils peuvent avoir des formes variées et parfois ressembler à des jouets. Le message clé et non négociable est enseigné : NE PAS TOUCHER, S’ÉLOIGNER ET AVERTIR UN ADULTE. L’élève apprend à identifier les indices qui peuvent signaler un lieu dangereux (fils qui dépassent, objets métalliques inhabituels, etc.). Cette leçon cruciale, dispensée avec le plus grand sérieux à Bunia comme ailleurs, vise à sauver des vies.

6.4. Le Comportement à Adopter dans les Aires de Jeu

Les aires de jeu sont des espaces de liberté et d’amusement, mais elles nécessitent aussi le respect de certaines règles de sécurité pour que le jeu reste un plaisir. Ce sous-chapitre vise à enseigner à l’élève le comportement adéquat sur un terrain de jeu. Il apprend à utiliser correctement les équipements s’il y en a (ne pas monter à l’envers sur un toboggan, ne pas se pousser sur une balançoire). Plus généralement, il apprend à faire attention aux autres : ne pas courir sans regarder, ne pas être brutal, et partager l’espace et les jeux. L’enseignant rappelle l’importance de ne pas jouer avec des objets dangereux (bâtons pointus, pierres) et de respecter les limites de l’aire de jeu. L’objectif est de promouvoir un environnement ludique, dynamique mais sécurisé, où chaque enfant peut s’épanouir sans se mettre en danger ni mettre les autres en danger.

PARTIE III : L’ÉQUILIBRE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNEL 🍎

CHAPITRE 7 : LA DÉCOUVERTE DES ALIMENTS

7.1. L’Identification des Aliments du Milieu Local

Ce premier volet sur la nutrition ancre l’apprentissage dans la réalité alimentaire de l’élève. L’objectif est qu’il identifie et nomme les principaux aliments disponibles et consommés dans son milieu. L’enseignant organise des activités de reconnaissance à partir d’aliments réels, d’images ou d’une visite au marché local, que ce soit le grand marché de Matadi ou un marché de village dans le Kasaï. L’élève apprend à nommer les tubercules (manioc, patate douce), les céréales (maïs, riz), les légumineuses (haricots, arachides), les légumes (feuilles de manioc, amarantes), les fruits (banane, mangue, ananas), ainsi que les sources de protéines animales (poisson, viande, chenilles). Cette première étape de catalogage permet de valoriser les ressources alimentaires locales et constitue la base de toute éducation nutritionnelle ultérieure.

7.2. La Classification des Aliments selon leur Origine (Animale, Végétale)

Après l’identification, vient la classification. Ce sous-chapitre, abordé en deuxième année, introduit une première catégorisation scientifique simple des aliments. L’élève apprend à classer les aliments en deux grands groupes selon leur provenance : l’origine végétale (tout ce qui pousse de la terre : fruits, légumes, céréales, tubercules) et l’origine animale (tout ce qui provient des animaux : viande, poisson, œufs, lait, insectes). Des exercices de tri et de classement sont proposés pour consolider cette notion. Cette classification simple permet à l’élève de commencer à structurer sa connaissance du monde alimentaire et de comprendre la diversité des sources de nourriture. C’est un prérequis pour aborder plus tard les rôles des différents groupes d’aliments dans le corps.

7.3. La Distinction entre Aliments Consommés Crus et Cuits

La manière de consommer les aliments est un aspect important de la culture culinaire et de la sécurité alimentaire. Cette section, au programme de la deuxième année, apprend à l’élève à distinguer les aliments qui se mangent crus (la plupart des fruits comme la papaye, certains légumes comme la carotte), ceux qui doivent obligatoirement être cuits (la viande, le poisson, le manioc), et ceux qui peuvent se consommer des deux manières (la tomate, l’oignon). L’enseignant explique que la cuisson a plusieurs rôles : elle rend certains aliments plus digestes, elle améliore leur goût et, surtout, elle tue les microbes qui pourraient être présents. L’élève comprend ainsi qu’il ne peut pas manger n’importe quel aliment n’importe comment et qu’il y a des règles à respecter pour sa santé.

7.4. Les Modes de Cuisson des Aliments

Faisant suite à la distinction entre cru et cuit, ce sous-chapitre explore les différentes manières de cuire les aliments. L’élève est initié aux modes de cuisson les plus courants dans son environnement. Il apprend à identifier et à nommer des techniques comme faire bouillir (dans l’eau), frire (dans l’huile), griller (sur des braises) ou cuire à la vapeur (dans un « liboke »). L’enseignant peut s’appuyer sur la préparation des repas à la maison pour que les élèves décrivent les méthodes qu’ils observent. L’objectif n’est pas d’apprendre à cuisiner, mais de développer la connaissance des processus de transformation des aliments. Cette découverte enrichit sa culture générale et sa compréhension de l’univers de l’alimentation.

CHAPITRE 8 : LA PROPRETÉ ET LA CONSERVATION DES ALIMENTS

8.1. Les Règles d’Hygiène pour la Préparation des Repas

La sécurité alimentaire commence bien avant de manger, dès la préparation. Ce sous-chapitre se concentre sur les règles d’hygiène essentielles lors de la préparation des aliments. La première règle, et la plus importante, est le lavage des mains avec de l’eau et du savon avant de toucher à la nourriture. L’élève apprend également que les ustensiles de cuisine (casseroles, assiettes, couteaux) et le plan de travail doivent être propres. L’enseignant insiste sur la nécessité de protéger les aliments contre les contaminants comme les mouches, la poussière ou les animaux domestiques. Ces règles simples visent à prévenir la contamination des aliments par des microbes et à éviter les intoxications alimentaires, un enjeu de santé majeur.

8.2. Les Techniques de Lavage et de Protection des Aliments

La propreté ne concerne pas que les mains et les ustensiles, mais aussi les aliments eux-mêmes. Cette section enseigne à l’élève les précautions à prendre pour assurer la propreté des denrées alimentaires. Il apprend qu’il est indispensable de laver soigneusement les fruits et les légumes avec de l’eau propre avant de les consommer, surtout s’ils sont mangés crus. Une fois préparés, les aliments doivent être couverts pour les protéger des insectes et de la poussière. Ils doivent également être gardés dans des récipients propres. Ces gestes simples sont présentés comme des barrières efficaces contre les germes, garantissant que la nourriture que l’on consomme est saine et ne présente pas de danger pour la santé.

8.3. Les Méthodes Traditionnelles de Conservation (Séchage, Fumage, Salaison)

Dans un contexte où l’accès à la réfrigération est limité, les méthodes de conservation traditionnelles sont d’une importance capitale. Ce sous-chapitre, abordé en deuxième année, initie l’élève à ces techniques ancestrales. Il découvre le séchage au soleil, utilisé pour conserver les légumes (feuilles de manioc), les fruits ou les poissons. Il apprend à reconnaître le fumage, une technique très répandue pour la conservation du poisson et de la viande. La salaison, qui consiste à utiliser du sel pour conserver les aliments, est également présentée. L’élève comprend que ces méthodes permettent de garder les aliments consommables plus longtemps, d’éviter le gaspillage et d’assurer la disponibilité de la nourriture en dehors des périodes de récolte ou de pêche.

8.4. La Conservation par le Froid : Réfrigération

En complément des méthodes traditionnelles, cette section introduit la méthode moderne de conservation par le froid. L’élève découvre le principe de la réfrigération. L’enseignant explique que le froid ralentit le développement des microbes et permet ainsi de conserver les aliments frais plus longtemps. Même si toutes les familles ne disposent pas d’un réfrigérateur, il est important que l’enfant connaisse cette technique, qu’il peut observer dans les magasins ou chez certains membres de sa communauté. Cette leçon ouvre sa connaissance à des techniques plus modernes de gestion alimentaire, complétant ainsi son panorama des méthodes de conservation des aliments.

CHAPITRE 9 : L’IMPORTANCE DE L’EAU DE BOISSON

9.1. Le Rôle Vital de l’Eau pour le Corps Humain

Ce sous-chapitre est consacré à faire comprendre à l’élève l’importance capitale de l’eau pour la vie et la santé. L’enseignant explique en des termes simples que le corps humain est majoritairement composé d’eau et qu’il en a besoin en permanence pour fonctionner correctement. L’eau est essentielle pour la digestion, pour le transport des nutriments et pour réguler la température du corps (par la transpiration). L’élève apprend qu’il est indispensable de boire de l’eau régulièrement tout au long de la journée, même sans avoir soif, pour rester en bonne santé, avoir de l’énergie et pouvoir bien se concentrer à l’école. Le message central est simple : l’eau, c’est la vie.

9.2. Les Qualités d’une Eau Potable

Boire de l’eau est vital, mais il est encore plus important de boire de l’eau de bonne qualité. Cette section vise à enseigner à l’élève comment reconnaître une eau potable, c’est-à-dire une eau que l’on peut boire sans risque de tomber malade. Il apprend les qualités organoleptiques d’une eau saine : elle doit être incolore (transparente), inodore (sans odeur) et insipide (sans goût particulier). L’enseignant insiste sur un point crucial : une eau claire n’est pas forcément potable, car elle peut contenir des microbes invisibles. L’élève est donc mis en garde contre la consommation d’eau non traitée, même si elle paraît propre.

9.3. Les Risques Sanitaires liés à l’Eau Non Potable

Pour renforcer l’importance de ne consommer que de l’eau potable, ce volet détaille les risques liés à la consommation d’eau souillée. L’enseignant explique que l’eau non traitée peut contenir des microbes responsables de nombreuses maladies graves, comme la fièvre typhoïde, le choléra, la dysenterie ou les vers intestinaux. Il établit un lien clair de cause à effet : boire de l’eau sale peut rendre très malade. Des exemples concrets, comme une épidémie de choléra survenue dans la région de l’Equateur suite à la consommation de l’eau du fleuve non traitée, peuvent être utilisés pour illustrer la gravité de ces risques. L’élève doit comprendre que la vigilance sur la qualité de l’eau qu’il boit est un acte de protection essentiel pour sa santé.

9.4. Les Méthodes Simples de Traitement de l’Eau

Face aux risques de l’eau non potable, il existe des solutions. Ce sous-chapitre présente à l’élève des méthodes simples et accessibles pour rendre l’eau de boisson plus sûre. La méthode la plus efficace enseignée est l’ébullition : faire bouillir l’eau pendant plusieurs minutes tue la plupart des microbes. D’autres techniques sont abordées, comme la décantation (laisser reposer l’eau pour que les impuretés tombent au fond) et le filtrage (faire passer l’eau à travers un tissu propre pour enlever les particules visibles). L’enseignant peut organiser une démonstration pratique en classe. L’objectif est de doter l’élève et sa famille de compétences pratiques pour améliorer la qualité de leur eau de boisson et ainsi se protéger activement contre les maladies d’origine hydrique.

PARTIE IV : L’ÉLÈVE ET SON ENVIRONNEMENT NATUREL 🌳

CHAPITRE 10 : L’OBSERVATION DE LA NATURE

10.1. L’Identification des Phénomènes Naturels (Pluie, Vent, Orage)

Ce premier volet de l’éducation environnementale vise à développer le sens de l’observation de l’élève face aux phénomènes qui l’entourent. L’objectif est qu’il apprenne à identifier, nommer et décrire les manifestations météorologiques courantes : la pluie, le vent, l’orage, l’arc-en-ciel, la rosée ou le brouillard. L’enseignant profite des événements climatiques pour attirer l’attention des élèves et les encourager à verbaliser leurs observations : le bruit de la pluie, la force du vent, la lumière de l’éclair. Cette première approche, purement descriptive, a pour but d’éveiller la curiosité de l’enfant pour son environnement naturel et de construire un vocabulaire de base pour en parler. C’est le point de départ de toute conscience écologique.

10.2. La Reconnaissance des Catastrophes Naturelles (Inondation, Érosion)

La nature peut être source de merveilles, mais aussi de dangers. Cette section sensibilise l’élève aux catastrophes naturelles qui peuvent affecter son milieu. Il apprend à reconnaître et à décrire des phénomènes comme l’inondation, lorsque les cours d’eau débordent après de fortes pluies, l’érosion, qui emporte la terre et creuse des ravins, ou le tremblement de terre. Le programme de deuxième année aborde également les conséquences de ces catastrophes : la destruction des maisons et des cultures, le déplacement des populations, les pertes de biens. En observant les ravins qui menacent la ville de Bukavu, par exemple, l’élève comprend l’impact concret de ces phénomènes. L’objectif est une prise de conscience des forces de la nature et des vulnérabilités de l’environnement humain.

10.3. La Découverte de l’Environnement Proche (Forêt, Cours d’eau)

L’éducation environnementale s’ancre dans l’exploration concrète du milieu de vie de l’enfant. Ce sous-chapitre encourage la découverte des principaux écosystèmes locaux. À travers des classes promenades, l’élève apprend à identifier les composantes de son environnement proche : la forêt, la brousse, le cours d’eau (rivière, lac), le sol. Il observe la diversité des plantes et des animaux qui y vivent. Cette exploration directe et sensorielle lui permet de développer un lien affectif avec la nature. Il ne s’agit plus seulement de concepts abstraits, mais de réalités qu’il peut voir, toucher et sentir. Cette familiarisation est une condition essentielle pour qu’il ait, plus tard, l’envie de protéger cet environnement qui fait partie de son quotidien.

10.4. L’Importance du Soleil et ses Méfaits

Le soleil est un élément central de notre environnement. Ce volet, approfondi en deuxième année, explore son double visage. L’élève apprend d’abord l’importance du soleil : il donne la lumière et la chaleur nécessaires à la vie, il permet aux plantes de pousser et il a une action désinfectante. Cependant, il est aussi sensibilisé à ses méfaits : une exposition trop longue au soleil peut causer des brûlures (coups de soleil) et la déshydratation. L’enseignant explique l’importance de se protéger du soleil aux heures les plus chaudes, en restant à l’ombre ou en portant un chapeau. L’élève comprend ainsi que les éléments naturels, même les plus bénéfiques, doivent être approchés avec connaissance et prudence.

CHAPITRE 11 : LES ACTIVITÉS HUMAINES ET LEUR IMPACT

11.1. L’Identification des Activités Humaines du Milieu (Agriculture, Élevage, Pêche)

L’environnement est profondément façonné par les activités des hommes. Ce sous-chapitre vise à faire identifier par l’élève les principales activités économiques de son milieu qui dépendent des ressources naturelles. Il apprend à reconnaître l’agriculture et le maraîchage (culture des champs), l’élevage des animaux domestiques, l’artisanat (fabrication d’objets), la pêche dans les cours d’eau et la chasse en brousse. L’observation directe lors d’une visite chez un artisan à Lubumbashi ou près d’une pêcherie sur le fleuve Congo à Kisangani permet de rendre cet apprentissage concret. L’élève comprend comment les membres de sa communauté utilisent les ressources de la nature pour vivre, se nourrir et travailler.

11.2. Les Activités Humaines Nuisibles à l’Environnement (Déboisement, Feu de brousse)

Après avoir identifié les activités humaines, il est crucial de faire prendre conscience à l’élève que certaines d’entre elles peuvent avoir un impact négatif sur l’environnement. Ce volet, abordé en deuxième année, se concentre sur les pratiques les plus destructrices. L’élève apprend à reconnaître le déboisement (la coupe excessive des arbres), le feu de brousse qui détruit la végétation et les animaux, et la fumée des usines qui pollue l’air. L’enseignant explique les conséquences de ces actions : la disparition des forêts, la dégradation des sols et la pollution. L’objectif est de développer un regard critique sur les activités humaines et de faire comprendre que l’utilisation des ressources naturelles doit se faire avec responsabilité pour ne pas détruire le patrimoine commun.

11.3. La Notion de Pollution de l’Air, de l’Eau et du Sol

Ce sous-chapitre introduit de manière simple le concept de pollution. L’élève apprend que la pollution, c’est l’introduction dans l’environnement de substances qui le rendent sale et dangereux pour la santé. Il est initié aux trois grands types de pollution : la pollution de l’air (causée par les fumées), la pollution de l’eau (causée par le rejet des déchets dans les rivières) et la pollution du sol (causée par l’accumulation d’ordures). L’enseignant utilise des exemples très concrets et visibles dans le milieu de l’enfant pour illustrer ces notions. L’élève comprend que la pollution est une conséquence directe de certains comportements humains et qu’elle a un impact négatif sur la santé et sur la qualité de vie.

11.4. Les Conséquences de la Dégradation de l’Environnement

Pour motiver l’action écologique, il est important de comprendre les enjeux. Cette section récapitule les conséquences de la mauvaise gestion et de la dégradation de l’environnement. L’élève apprend que des activités comme le déboisement ou le feu de brousse peuvent entraîner l’érosion des sols, la désertification, des inondations plus fréquentes, la disparition d’espèces animales et végétales, et la pauvreté pour les communautés qui dépendent de ces ressources. La pollution, quant à elle, cause de nombreuses maladies. En reliant les actions humaines nuisibles à leurs conséquences concrètes et souvent dramatiques, l’enseignant fait comprendre à l’élève l’urgence et la nécessité d’adopter des comportements plus respectueux de la nature.

CHAPITRE 12 : L’ACTION ÉCOLOGIQUE À L’ÉCHELLE DE L’ENFANT

12.1. Le Respect de l’Environnement : Faune et Flore

L’action écologique commence par une attitude fondamentale de respect. Ce sous-chapitre vise à transformer la connaissance de l’environnement en un comportement respectueux au quotidien. L’élève apprend qu’il doit respecter son environnement, ce qui inclut la forêt, la brousse, les cours d’eau, mais aussi les lieux publics. Concrètement, cela signifie ne pas jeter de déchets par terre, ne pas déranger les animaux sans raison, ne pas arracher les plantes inutilement. Cette attitude de respect est présentée comme la base de la citoyenneté écologique. C’est en respectant la nature dans ses gestes les plus simples que l’enfant montre qu’il a compris sa valeur et sa fragilité.

12.2. L’Action de Planter des Arbres et des Fleurs

Agir pour l’environnement, ce n’est pas seulement s’abstenir de détruire, c’est aussi construire et embellir. Ce volet met l’accent sur une action positive et à la portée de l’enfant : la plantation. Le programme encourage explicitement la plantation d’arbres fruitiers ou de plantes ornementales (fleurs, pelouse) à la maison ou à l’école. L’enseignant peut organiser un projet de plantation dans la cour de l’école. En participant à cette activité, l’élève devient un acteur concret de l’amélioration de son cadre de vie. Il découvre le plaisir de planter et de voir grandir, et comprend par l’expérience le rôle essentiel des plantes pour l’ombre, la nourriture, la beauté et la qualité de l’air.

12.3. La Protection des Cours d’Eau

Les cours d’eau sont des artères vitales pour les communautés et les écosystèmes. Ce sous-chapitre se concentre spécifiquement sur leur protection. S’appuyant sur les leçons sur l’hygiène de l’eau et la pollution, il réaffirme l’importance de ne pas souiller les rivières, les lacs et les sources. L’élève apprend qu’il est interdit de jeter des ordures, de déverser des produits chimiques ou de faire ses besoins dans ou près des points d’eau. Des actions de sensibilisation peuvent être menées, par exemple en réalisant des dessins ou des affiches sur l’importance de garder la rivière locale propre. L’objectif est de forger une génération de citoyens qui considèrent les cours d’eau comme un trésor à préserver et non comme des dépotoirs.

12.4. La Contribution à la Création d’Espaces Verts

Ce dernier sous-chapitre synthétise l’engagement positif de l’élève en faveur de son environnement. Il va au-delà de la simple plantation pour aborder la notion d’aménagement d’espaces verts. L’élève est encouragé à participer, à son échelle, à la création ou à l’entretien de petits jardins, de parterres de fleurs ou de coins de verdure dans son école ou son quartier. Il apprend que ces espaces sont importants pour la détente, le jeu, la qualité de l’air et la beauté du milieu de vie. En contribuant activement à rendre son environnement plus vert et plus agréable, l’élève achève son parcours d’initiation en devenant un véritable petit citoyen écologiste, conscient de son pouvoir d’agir positivement sur le monde qui l’entoure.

ANNEXES

ANNEXE 1 : Guide Pratique du Lavage des Mains

Cette annexe propose une fiche illustrée et détaillée, destinée à être affichée dans la classe ou près des points d’eau, qui décompose les étapes d’un lavage des mains efficace. En s’inspirant des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé, le guide montre, avec des dessins simples, comment se mouiller les mains, appliquer du savon, frotter la paume, le dos des mains, entre les doigts, sous les ongles, et les poignets, puis rincer abondamment et sécher avec un linge propre ou à l’air libre. Cette ressource visuelle sert de rappel constant pour les élèves et d’outil pédagogique pour l’enseignant, afin de transformer ce geste sanitaire crucial en un réflexe automatique et correctement exécuté.

ANNEXE 2 : Tableau des Aliments Locaux et de leurs Rôles

Pour aider l’enseignant à aller plus loin que la simple identification des aliments, cette annexe fournit un tableau simple classant les principaux aliments locaux congolais selon les trois grands rôles nutritionnels, en se basant sur le programme de 3ème année pour anticiper et enrichir la leçon.

  1. Aliments de construction (pour grandir et avoir des muscles forts) : Viandes, poissons (frais ou fumés), œufs, haricots, arachides, soja, chenilles.
  2. Aliments d’énergie (pour courir, jouer et réfléchir) : Manioc (fufu, chikwangue), maïs, riz, patates douces, bananes plantains, huile de palme.
  3. Aliments de protection (pour lutter contre les maladies) : Tous les fruits (mangues, papayes, oranges) et tous les légumes (feuilles de manioc, amarantes, aubergines, tomates). Ce tableau permet à l’enseignant d’expliquer de manière imagée et concrète les bases d’une alimentation équilibrée.

ANNEXE 3 : Guide de Sensibilisation aux Dangers des Mines et ERW

Étant donné l’importance vitale de ce sujet, cette annexe propose des ressources pour l’enseignant afin d’aborder la sensibilisation aux risques des mines et restes explosifs de guerre (ERW). Elle inclut une liste de messages clés à répéter et à faire mémoriser par les élèves (« Ne pas toucher », « S’éloigner », « Avertir »), ainsi que des suggestions d’activités pédagogiques sécurisées, comme l’analyse d’affiches de sensibilisation, des jeux de rôle pour pratiquer le bon comportement à adopter, ou la création de dessins par les élèves pour diffuser le message de prudence dans l’école et la communauté. Cette annexe souligne l’importance de collaborer avec les organisations spécialisées présentes dans la région pour une information précise et à jour.

ANNEXE 4 : Lexique de la Santé et de l’Environnement

Ce lexique définit de manière simple et claire les termes essentiels du cours d’ESE pour le premier degré, afin de garantir une compréhension commune entre l’enseignant et les élèves. Les mots définis incluent :

  • Hygiène : L’ensemble des actions qui permettent de garder son corps et son milieu de vie propres pour rester en bonne santé.
  • Microbe : Un être vivant minuscule, invisible à l’œil nu, qui peut rendre malade.
  • Prévention : Agir à l’avance pour empêcher une maladie ou un accident de se produire.
  • Accident : Un événement imprévu qui peut causer des blessures.
  • Environnement : Tout ce qui nous entoure : l’air, l’eau, le sol, les plantes, les animaux et les constructions humaines.
  • Pollution : Le fait de salir et de rendre l’environnement dangereux pour la santé.
  • Déchet : Tout ce que l’on jette parce qu’on ne l’utilise plus. Cet outil de référence aide à construire un vocabulaire précis sur les questions de santé et d’écologie dès le plus jeune âge.

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