INTRODUCTION GÉNÉRALE

Ce cours dote les futurs techniciens sociaux des compétences fondamentales pour analyser et maîtriser les risques professionnels. 🎯 L’objectif est de former des professionnels capables d’instaurer et de maintenir un environnement de travail sûr et sain, conformément aux cadres légaux et réglementaires de la République Démocratique du Congo. L’enseignement se concentre sur l’identification des dangers, la mise en œuvre des stratégies de prévention et la gestion des incidents, préparant ainsi les élèves à devenir des acteurs clés de la promotion du bien-être au travail.

 

 

PREMIÈRE PARTIE : GÉNÉRALITÉS SUR L’HYGIÈNE ET LA SÉCURITÉ DU TRAVAIL

Cette partie initiale pose les fondations théoriques et conceptuelles de la discipline. Elle a pour but de familiariser les élèves avec le vocabulaire technique, les enjeux socio-économiques et l’évolution historique de la santé et sécurité au travail. La compréhension de ce cadre est indispensable pour aborder les aspects plus techniques de l’identification et de la prévention des risques.

CHAPITRE 1 : DÉFINITIONS ET CONCEPTS FONDAMENTAUX

1.1 Définitions des concepts clés

1.1.1 Hygiène du travail 🧼 L’hygiène du travail constitue la science de l’anticipation, de l’identification, de l’évaluation et de la maîtrise des facteurs environnementaux du lieu de travail susceptibles d’entraîner des atteintes à la santé ou au bien-être des travailleurs. Elle vise à préserver la santé à long terme en contrôlant les expositions aux nuisances physiques, chimiques et biologiques.

1.1.2 Sécurité du travail 👷 La sécurité du travail est la discipline qui s’attache à prévenir les accidents de travail, c’est-à-dire les événements soudains et imprévus provoquant une lésion corporelle. Elle se concentre sur l’identification et l’élimination des causes immédiates d’accidents, telles que les défauts techniques des équipements ou les comportements dangereux.

1.1.3 Santé au travail 🩺 La santé au travail représente un concept global qui englobe l’hygiène et la sécurité. Selon l’OMS et l’OIT, elle vise à promouvoir et à maintenir le plus haut degré de bien-être physique, mental et social des travailleurs dans toutes les professions, prévenant les départs de la profession pour raison de santé et maintenant les travailleurs dans un emploi adapté à leurs capacités.

1.1.4 Danger, Risque et Dommage ⚠️ Le danger est la propriété intrinsèque d’un produit, d’un équipement ou d’une situation de pouvoir causer un dommage (ex: une lame non protégée). Le risque est la probabilité que ce potentiel de nuisance se réalise dans des conditions d’exposition définies, combinée à la gravité du dommage possible. Le dommage est la lésion physique ou l’atteinte à la santé qui en résulte.

1.1.5 Prévention et Protection 🛡️ La prévention regroupe l’ensemble des mesures prises en amont pour supprimer ou réduire la probabilité d’occurrence d’un risque. La protection désigne les mesures destinées à limiter les conséquences d’un accident ou d’une exposition qui n’a pu être évité, incluant la protection collective et individuelle.

1.2 Objet et importance de l’hygiène et de la sécurité du travail

1.2.1 Objet du cours Ce cours vise à inculquer une culture de la prévention. Il fournit les outils méthodologiques pour identifier les risques professionnels, évaluer leur criticité et mettre en place des mesures de maîtrise efficaces, en se basant sur une démarche structurée et conforme à la législation.

1.2.2 Importance sur le plan humain, social et économique Sur le plan humain, elle préserve la vie et l’intégrité physique des travailleurs. Sur le plan social, elle contribue à un climat de travail serein et à la stabilité des familles. Sur le plan économique, elle réduit les coûts directs (frais médicaux, indemnités versées par la CNSS) et indirects (perte de production, remplacement du personnel) liés aux accidents et maladies, améliorant ainsi la productivité des entreprises, par exemple dans les zones industrielles de Kinshasa ou Lubumbashi.

1.3 Historique de la sécurité et de l’hygiène du travail

1.3.1 Sur le plan international 🌍 La prise de conscience des risques professionnels a émergé avec la révolution industrielle en Europe. Des lois pionnières ont progressivement limité le travail des enfants et réglementé les conditions de travail dans les mines et les usines. La création de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) en 1919 a marqué une étape décisive en institutionnalisant l’élaboration de normes internationales pour la protection des travailleurs.

1.3.2 En République Démocratique du Congo 🇨🇩 La législation en RDC trouve ses origines dans les décrets de l’époque coloniale, initialement conçus pour réguler le travail forcé et protéger la main-d’œuvre dans les grandes exploitations minières et agricoles. Après l’indépendance, ces textes ont été refondus et modernisés pour aboutir à l’actuel Code du Travail, qui intègre les principes des conventions internationales et affirme le droit de chaque travailleur à des conditions de travail saines et sûres.

CHAPITRE 2 : CADRE LÉGAL ET INSTITUTIONNEL

2.1 Le cadre réglementaire international

2.1.1 L’Organisation Internationale du Travail (OIT) et ses conventions L’OIT joue un rôle central en élaborant des conventions et des recommandations qui servent de modèle aux législations nationales. La Convention n°155 sur la sécurité et la santé des travailleurs est un texte fondamental qui établit les responsabilités des États et des employeurs en la matière.

2.1.2 Autres organisations internationales pertinentes L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) intervient également sur les questions de santé au travail, notamment par la définition de normes d’exposition à certains agents toxiques et la promotion de services de santé au travail.

2.2 Le cadre légal et réglementaire en RDC

2.2.1 La Constitution de la RDC La Constitution garantit le droit à la santé et à un environnement sain, principes qui fondent l’obligation pour l’État et les employeurs de protéger les travailleurs contre les risques professionnels.

2.2.2 Le Code du Travail et ses dispositions relatives à l’HST Le Code du Travail congolais contient un titre entier dédié à l’hygiène et à la sécurité. Il impose à l’employeur une obligation de sécurité de résultat, le contraignant à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses employés.

2.2.3 Le Code de la sécurité sociale Ce code organise le régime de réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles. Il définit les modalités de déclaration, de reconnaissance et d’indemnisation des victimes, gérées par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.

2.3 Les organismes et acteurs de la prévention en RDC

2.3.1 L’Inspection Générale du Travail Cet organe de l’État est chargé de veiller à l’application de la législation du travail. Les inspecteurs du travail ont le pouvoir de visiter les entreprises, de constater les infractions et d’ordonner des mesures correctives, que ce soit dans un chantier de construction à Matadi (Kongo Central) ou dans une usine de transformation à Bukavu (Sud-Kivu).

2.3.2 La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) Outre son rôle d’assureur pour la réparation des AT/MP, la CNSS a également une mission de prévention. Elle peut mener des actions de sensibilisation et conseiller les entreprises sur la maîtrise des risques.

2.3.3 Le Comité d’hygiène et de sécurité des travailleurs Obligatoire dans les entreprises d’une certaine taille, ce comité paritaire (composé de représentants de l’employeur et des travailleurs) a pour mission de contribuer à la protection de la santé et de la sécurité. Il analyse les risques, inspecte les lieux de travail et propose des actions de prévention.

2.3.4 Le service médical d’entreprise Le service de santé au travail, interne ou inter-entreprises, assure la surveillance médicale des travailleurs (visites d’embauche, périodiques). Son rôle est exclusivement préventif : il vise à éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail.

 

 

DEUXIÈME PARTIE : IDENTIFICATION ET ÉVALUATION DES RISQUES PROFESSIONNELS

Cette deuxième partie aborde de manière concrète la typologie des risques présents dans l’environnement de travail. L’objectif est de permettre aux élèves de reconnaître les différentes familles de dangers, de comprendre leurs effets sur l’organisme et d’acquérir les bases de leur évaluation.

CHAPITRE 3 : LES RISQUES LIÉS À L’ENVIRONNEMENT PHYSIQUE

3.1 Le bruit et les vibrations 🔊

3.1.1 Sources et mesure du bruit Le bruit est omniprésent dans de nombreux secteurs : machines industrielles, engins de chantier, etc. Les vibrations sont générées par des outils portatifs (marteau-piqueur) ou des véhicules. L’exposition se mesure en décibels (dB) pour le bruit, à l’aide d’un sonomètre.

3.1.2 Effets sur la santé et prévention Une exposition prolongée au bruit entraîne une surdité professionnelle irréversible, du stress et de la fatigue. Les vibrations peuvent causer des troubles musculo-squelettiques et vasculaires. La prévention passe par l’insonorisation des machines, le choix d’outils à faibles vibrations et le port de protecteurs auditifs.

3.2 L’ambiance thermique 🔥❄️

3.2.1 Travail à la chaleur et au froid Le travail à la chaleur concerne les fonderies de Lubumbashi, les boulangeries ou le BTP en saison sèche. Le travail au froid se rencontre dans les entrepôts frigorifiques ou lors de travaux en altitude.

3.2.2 Risques et mesures de prévention La chaleur peut provoquer déshydratation, crampes et coup de chaleur mortel. Le froid peut causer des engelures et l’hypothermie. La prévention inclut la ventilation, l’aménagement de pauses, l’hydratation et le port de vêtements adaptés.

3.3 L’éclairage 💡

3.3.1 Importance d’un éclairage adéquat Un bon éclairage, adapté à la nature des tâches à effectuer, est essentiel pour la performance visuelle, le confort et la sécurité. Il doit être suffisant, uniforme et éviter l’éblouissement.

3.3.2 Risques liés à un mauvais éclairage Un éclairage insuffisant ou mal conçu entraîne une fatigue visuelle, des maux de tête et augmente le risque d’erreurs, de chutes ou d’accidents liés à la mauvaise perception des dangers.

3.4 Les rayonnements

3.4.1 Rayonnements ionisants et non ionisants Les rayonnements ionisants (rayons X, gamma) sont utilisés dans le secteur médical (radiologie à l’hôpital de Kananga) ou dans l’industrie. Les rayonnements non ionisants incluent les ultraviolets (soudage), les infrarouges (fours) et les champs électromagnétiques.

3.4.2 Dangers et protection Les rayonnements ionisants sont cancérigènes et peuvent provoquer des mutations génétiques. La protection repose sur le triptyque : distance, écrans protecteurs et limitation du temps d’exposition.

CHAPITRE 4 : LES RISQUES CHIMIQUES ET BIOLOGIQUES

4.1 Les risques chimiques 🧪

4.1.1 Classification des produits chimiques dangereux Les agents chimiques se présentent sous diverses formes : poussières (silice dans les carrières du Kasaï), fumées (soudage), gaz (fuites de chlore) et vapeurs (solvants). Leur dangerosité dépend de leur nature et de leur concentration.

4.1.2 Voies de pénétration dans l’organisme Les substances toxiques peuvent pénétrer dans le corps par voie respiratoire (inhalation), par contact avec la peau (voie cutanée) ou par ingestion accidentelle.

4.1.3 Effets sur la santé Les effets peuvent être aigus (intoxication immédiate) ou chroniques (maladies apparaissant après des années d’exposition, comme les cancers professionnels ou les allergies).

4.2 Les risques biologiques ☣️

4.2.1 Agents biologiques Ce risque est lié à l’exposition à des micro-organismes : bactéries, virus, champignons. Ils peuvent provoquer des infections, des allergies ou des intoxications.

4.2.2 Modes de transmission La transmission peut se faire par contact direct avec des fluides corporels (secteur de la santé), par voie aérienne ou par piqûre accidentelle.

4.2.3 Professions exposées Le personnel soignant (hôpitaux, centres de traitement Ebola en Équateur), les éboueurs, les agriculteurs et les techniciens de laboratoire sont particulièrement exposés à ces risques.

CHAPITRE 5 : LES RISQUES LIÉS À LA CHARGE DE TRAVAIL ET À L’ORGANISATION

5.1 Les risques ergonomiques 🚶

5.1.1 Postures de travail contraignantes Le maintien prolongé de postures pénibles (dos courbé, bras en l’air) ou le travail répétitif sollicitent excessivement les articulations et les muscles.

5.1.2 Manutention manuelle de charges Le fait de soulever, porter ou déplacer des charges lourdes est une cause majeure d’accidents du travail, notamment de lésions du dos.

5.1.3 Troubles musculo-squelettiques (TMS) Les TMS sont des affections des muscles, tendons et nerfs, principalement au niveau du dos, du cou et des membres supérieurs. Ils représentent la première cause de maladie professionnelle dans de nombreux pays.

5.2 Les risques psychosociaux 🧠

5.2.1 Le stress au travail Le stress apparaît lorsqu’il y a un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes de son environnement de travail et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face.

5.2.2 Le harcèlement Le harcèlement moral ou sexuel au travail se manifeste par des agissements répétés qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits et à la dignité du salarié.

5.2.3 L’épuisement professionnel (burnout) Le burnout est un syndrome d’épuisement émotionnel, de dépersonnalisation et de réduction de l’accomplissement personnel, résultant d’un stress chronique au travail non géré.

 

 

TROISIÈME PARTIE : PRÉVENTION DES RISQUES ET PROTECTION DES TRAVAILLEURS

Cette partie se focalise sur les solutions pratiques et les méthodologies à appliquer pour maîtriser les risques identifiés. Elle détaille la hiérarchie des mesures de prévention, en insistant sur la primauté des solutions qui éliminent le danger à la source.

CHAPITRE 6 : PRINCIPES ET DÉMARCHE DE PRÉVENTION

6.1 Les neuf principes généraux de prévention

Ces principes, issus d’une directive européenne et universellement reconnus, hiérarchisent les actions à mener : 1. Éviter les risques, 2. Évaluer les risques qui ne peuvent être évités, 3. Combattre les risques à la source, 4. Adapter le travail à l’homme, 5. Tenir compte de l’état d’évolution de la technique, 6. Remplacer ce qui est dangereux, 7. Planifier la prévention, 8. Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle, 9. Donner les instructions appropriées aux travailleurs.

6.2 La démarche d’évaluation des risques professionnels (EvRP)

Il s’agit d’un processus structuré qui constitue le pilier de la prévention.

6.2.1 Identification des dangers Cette première étape consiste à repérer systématiquement tous les dangers potentiels présents dans chaque unité de travail de l’entreprise.

6.2.2 Analyse des risques Pour chaque danger identifié, il faut analyser les conditions d’exposition des salariés afin d’estimer la probabilité d’occurrence et la gravité des dommages potentiels.

6.2.3 Hiérarchisation des mesures à mettre en place L’évaluation permet de classer les risques par ordre de priorité. Un plan d’action est ensuite élaboré, programmant les mesures de prévention à mettre en œuvre en respectant la hiérarchie des neuf principes généraux.

6.3 L’information et la formation des travailleurs à la sécurité

L’employeur a l’obligation légale d’informer et de former les travailleurs sur les risques liés à leur poste et sur les mesures de prévention. Cette formation doit être pratique, spécifique et répétée régulièrement.

CHAPITRE 7 : MESURES DE PROTECTION COLLECTIVE ET INDIVIDUELLE

7.1 La protection collective 🏗️

7.1.1 Définition et primauté La protection collective vise à protéger l’ensemble des salariés exposés à un risque en agissant sur l’environnement de travail. Elle doit toujours être privilégiée car elle supprime ou réduit le risque à la source.

7.1.2 Dispositifs de protection des machines Cela inclut les carters, les protecteurs et les barrières immatérielles (cellules photoélectriques) qui empêchent le contact entre l’opérateur et les éléments dangereux d’une machine.

7.1.3 Ventilation et assainissement de l’air Les systèmes de ventilation et d’aspiration à la source (ex: hottes aspirantes au-dessus des postes de soudage) captent les polluants avant qu’ils ne se dispersent dans l’atmosphère de travail.

7.1.4 Consignation des équipements La consignation est une procédure de sécurité qui garantit qu’un équipement est mis et maintenu à l’arrêt total (énergies électrique, pneumatique, hydraulique coupées) durant les opérations de maintenance.

7.2 Les équipements de protection individuelle (EPI) 🪖

7.2.1 Définition et conditions d’utilisation Un EPI est un dispositif destiné à être porté par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs risques. Il n’est utilisé qu’en dernier recours, lorsque les mesures de protection collective sont impossibles ou insuffisantes.

7.2.2 Principaux types d’EPI On distingue les EPI pour la tête (casques), les yeux (lunettes), les voies respiratoires (masques), le corps (vêtements de protection), les mains (gants) et les pieds (chaussures de sécurité).

7.2.3 Rôles de l’employeur et du travailleur L’employeur doit fournir gratuitement les EPI appropriés, veiller à leur bon état et former les salariés à leur utilisation. Le travailleur a l’obligation de porter et d’entretenir correctement les EPI qui lui sont fournis.

CHAPITRE 8 : HYGIÈNE GÉNÉRALE DU MILIEU DE TRAVAIL

8.1 Aménagement des lieux de travail

8.1.1 Propreté et entretien des locaux Des locaux de travail propres et bien entretenus sont essentiels pour prévenir les chutes, les incendies et la prolifération de nuisibles ou d’agents biologiques.

8.1.2 Gestion des déchets Les déchets, en particulier les déchets dangereux, doivent être collectés, stockés et éliminés conformément à la réglementation pour protéger les travailleurs et l’environnement.

8.2 Installations sanitaires 🚻

8.2.1 Vestiaires, douches et toilettes L’employeur doit mettre à la disposition des travailleurs des vestiaires pour leurs effets personnels, ainsi que des toilettes et des douches en nombre suffisant et maintenus dans un état de propreté constant.

8.2.2 Approvisionnement en eau potable Un accès facile et permanent à de l’eau potable fraîche est une obligation fondamentale pour l’employeur.

8.3 Prévention des incendies et des explosions 🔥

8.3.1 Causes et classes de feux Les causes d’incendie sont multiples (électrique, friction, source de chaleur). Les feux sont classés en différentes catégories (A: solides, B: liquides, C: gaz) pour déterminer l’agent extincteur approprié.

8.3.2 Moyens d’extinction Les principaux moyens de lutte contre un début d’incendie sont les extincteurs (à eau, à poudre, à CO2), les Robinets d’Incendie Armés (RIA) et les systèmes d’extinction automatiques (sprinklers).

8.3.3 Consignes de sécurité et évacuation Des consignes claires doivent être affichées, le personnel doit être formé à la manipulation des extincteurs et des exercices d’évacuation doivent être organisés périodiquement.

 

 

QUATRIÈME PARTIE : ACCIDENTS DU TRAVAIL, MALADIES PROFESSIONNELLES ET SECOURISME

Cette dernière partie aborde les conséquences des défaillances du système de prévention. Elle explique comment analyser les accidents pour éviter leur répétition, détaille les procédures légales de reconnaissance et de réparation, et fournit les bases de l’intervention d’urgence.

CHAPITRE 9 : LES ACCIDENTS DU TRAVAIL (AT)

9.1 Définition légale de l’accident du travail et de l’accident de trajet

Selon le Code de la sécurité sociale congolais, l’accident du travail est celui survenu par le fait ou à l’occasion du travail. L’accident de trajet est celui qui survient durant le trajet aller-retour entre le domicile et le lieu de travail.

9.2 Analyse des accidents

9.2.1 Causes et circonstances L’analyse d’un accident ne vise pas à trouver un coupable, mais à comprendre l’enchaînement des causes (humaines, techniques, organisationnelles) qui ont conduit à l’événement pour mettre en place des mesures de prévention pertinentes.

9.2.2 La méthode de l’arbre des causes Cette méthode d’analyse a posteriori part du dommage final et remonte systématiquement la chaîne des faits pour identifier l’ensemble des causes racines de l’accident.

9.3 Procédure de déclaration et de réparation

Le travailleur victime doit informer son employeur. L’employeur a l’obligation de déclarer l’accident à l’Inspection du Travail et à la CNSS dans les délais légaux pour que la victime puisse bénéficier des prestations (soins médicaux, indemnités journalières).

9.4 Statistiques des accidents du travail

Les statistiques permettent d’identifier les secteurs d’activité, les métiers et les types de lésions les plus fréquents. Elles sont un outil essentiel pour orienter les politiques nationales de prévention.

CHAPITRE 10 : LES MALADIES PROFESSIONNELLES (MP)

10.1 Définition légale d’une maladie professionnelle

Une maladie est dite « professionnelle » si elle est la conséquence directe de l’exposition d’un travailleur à un risque physique, chimique, biologique, ou résulte des conditions dans lesquelles il exerce son activité professionnelle.

10.2 Les tableaux des maladies professionnelles en RDC

La législation congolaise établit une liste de tableaux qui associent des maladies spécifiques à des travaux susceptibles de les provoquer. Si un travailleur a effectué l’un de ces travaux et contracte la maladie correspondante, l’origine professionnelle est présumée.

10.3 Procédure de reconnaissance et d’indemnisation

La procédure implique une déclaration par le travailleur ou ses ayants droit, accompagnée d’un certificat médical. La CNSS instruit le dossier pour statuer sur la reconnaissance et déterminer le taux d’incapacité qui ouvrira droit à une indemnisation.

CHAPITRE 11 : NOTIONS DE SECOURISME AU TRAVAIL

11.1 Le rôle du secouriste sauveteur du travail (SST) 🩹

Le SST est un salarié formé pour porter les premiers secours en cas d’accident. Il est le premier maillon de la chaîne des secours, son intervention rapide peut être vitale en attendant l’arrivée des secours spécialisés.

11.2 La chaîne des secours : Protéger, Examiner, Alerter, Secourir

Cette séquence d’actions est la base de toute intervention : Protéger (la victime et soi-même en supprimant le danger), Examiner (l’état de la victime), Alerter (les secours internes et externes) et Secourir (effectuer les gestes d’urgence appropriés).

11.3 Conduite à tenir face à une victime

11.3.1 L’étouffement et l’obstruction des voies aériennes Il s’agit d’agir rapidement par des claques dans le dos puis, si nécessaire, par des compressions abdominales (méthode de Heimlich).

11.3.2 Les hémorragies externes L’action immédiate consiste à effectuer une compression manuelle directe sur la plaie pour stopper le saignement.

11.3.3 La perte de connaissance Si la victime a perdu connaissance mais respire, il faut la placer en Position Latérale de Sécurité (PLS) pour libérer les voies aériennes et éviter l’étouffement.

11.3.4 Les brûlures et les plaies La première action face à une brûlure thermique est le refroidissement immédiat et prolongé à l’eau courante. Les plaies simples doivent être nettoyées et pansées.

11.4 La trousse de premiers secours

Chaque lieu de travail doit être équipé d’un matériel de premiers secours, facilement accessible. Son contenu est réglementé et doit être régulièrement vérifié et complété.

 

 

ANNEXES

Les annexes fournissent des outils pratiques et des références documentaires indispensables pour approfondir les notions vues en cours. 📚

Lexique des termes clés : Cet outil est essentiel pour maîtriser le vocabulaire technique de la discipline. Il offre des définitions précises de termes comme « ergonomie », « toxicologie » ou « pathologie professionnelle », garantissant une compréhension commune et rigoureuse.

Extraits pertinents du Code du Travail congolais : Cette section ancre l’enseignement dans la réalité légale du pays. Elle permet aux élèves de consulter directement les articles de loi qui définissent les obligations de l’employeur et les droits des travailleurs en matière d’HST.

Liste des principaux tableaux de maladies professionnelles : Ce document opérationnel est d’une grande utilité pratique. Il permet aux futurs techniciens sociaux d’établir un lien direct entre un secteur d’activité, les risques qui y sont associés et les maladies reconnues par la législation, facilitant ainsi le diagnostic et la prévention sur le terrain.

Bibliographie indicative : La bibliographie propose des pistes pour aller plus loin, en suggérant des ouvrages de référence, des publications de l’OIT ou des sites web spécialisés. Elle encourage l’autonomie et la mise à jour continue des connaissances, une compétence clé pour tout professionnel du secteur social.

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