Initiez vos élèves à l’importance de l’hygiène dans le manuel officiel dédié aux 1ères années Techniques Sociales, strictement conforme au programme national EPST et aux attentes de la rentrée scolaire 2025. Ce manuel favorise l’acquisition des bons gestes au quotidien, indispensables à la santé et à la vie en communauté, tout en intégrant des exercices pratiques et des illustrations adaptées au contexte éducatif congolais

PRÉLIMINAIRES

1. Directives pédagogiques générales

Ce cours s’appuie sur une pédagogie active qui connecte systématiquement les savoirs théoriques aux réalités pratiques du terrain congolais. L’enseignement privilégie les études de cas, les démonstrations techniques et les mises en situation pour que l’élève s’approprie les compétences de diagnostic et d’intervention en hygiène. L’objectif est de former un praticien réflexif, capable d’adapter ses connaissances aux contextes culturels et matériels variés du pays.

2. Objectifs du programme national

Le programme vise à faire de l’élève un agent de promotion de la santé compétent et polyvalent. Au terme de cette formation, il devra maîtriser les principes fondamentaux de l’hygiène individuelle et collective, savoir identifier les principaux risques sanitaires en milieu congolais, et être apte à concevoir et animer des actions d’éducation sanitaire pour induire des changements de comportement durables au sein des communautés.

3. Présentation du cours dans la formation sociale

Le cours d’hygiène constitue un socle fondamental de l’option Techniques Sociales. Il arme le futur technicien social des connaissances scientifiques et des outils méthodologiques indispensables pour aborder les questions de santé, qui sont intrinsèquement liées au bien-être et au développement social. La maîtrise de l’hygiène permet d’agir concrètement sur les déterminants de la santé et de renforcer la résilience des populations.

⚜️ PREMIÈRE PARTIE : FONDEMENTS DE L’HYGIÈNE

Chapitre I : Concepts généraux de l’hygiène

Section 1.1 : Définition et importance de l’hygiène

L’hygiène se définit comme la science et l’art de préserver la santé en prévenant les maladies par un ensemble de pratiques individuelles et collectives. Son importance est capitale car elle constitue la première barrière contre les infections, améliore la qualité de vie et augmente l’espérance de vie, posant ainsi les bases d’une société saine et productive.

Section 1.2 : Types d’hygiène : individuelle et collective

L’hygiène individuelle englobe toutes les pratiques personnelles visant à maintenir la propreté et la santé du corps (soins corporels, hygiène vestimentaire, hygiène de vie). L’hygiène collective concerne la gestion sanitaire de l’environnement partagé (salubrité de l’habitat, assainissement du milieu, gestion de l’eau), dont la qualité impacte directement la santé de toute la communauté.

Section 1.3 : Relations entre hygiène, santé et développement

L’hygiène, la santé et le développement forment un triptyque interdépendant. De bonnes pratiques d’hygiène améliorent l’état de santé général, ce qui réduit l’absentéisme scolaire et professionnel et diminue les dépenses de santé. Une population en bonne santé est plus productive, plus apte à innover et constitue le moteur essentiel du développement économique et social durable d’une nation.

Chapitre II : L’hygiène dans le contexte congolais

Section 2.1 : Problèmes d’hygiène en milieu congolais

La République Démocratique du Congo fait face à des défis sanitaires majeurs, notamment un accès limité à l’eau potable, une gestion inadéquate des déchets et des excréta dans les grands centres urbains comme Kinshasa ou Lubumbashi, et la persistance de maladies liées au péril fécal. Ces problèmes sont exacerbés par la promiscuité dans les quartiers précaires et le manque d’infrastructures d’assainissement de base.

Section 2.2 : Facteurs culturels et socio-économiques

Certaines croyances culturelles et pratiques traditionnelles peuvent constituer des freins ou des leviers à la promotion de l’hygiène. La pauvreté, le faible niveau d’instruction et l’instabilité sociale limitent l’accès des ménages aux produits d’hygiène et à l’information sanitaire, créant un cercle vicieux qui perpétue les mauvaises conditions sanitaires.

Section 2.3 : Rôle du technicien social dans la promotion hygiénique

Le technicien social est un acteur clé de la promotion de la santé. Son rôle est de diagnostiquer les problèmes d’hygiène au niveau communautaire, de concevoir des messages d’éducation sanitaire culturellement adaptés, de mobiliser les populations pour des actions collectives (comme le « Salongo ») et de servir de pont entre les communautés et les services de santé.

⚜️ DEUXIÈME PARTIE : HYGIÈNE INDIVIDUELLE

Chapitre III : Hygiène corporelle

Section 3.1 : Hygiène de la peau

3.1.1. Structure et fonctions de la peau

La peau, composée de l’épiderme, du derme et de l’hypoderme, constitue une barrière protectrice contre les agressions extérieures, régule la température corporelle et participe aux fonctions sensorielles. Comprendre sa structure est essentiel pour justifier les pratiques de soin.

3.1.2. Soins quotidiens de la peau

Les soins quotidiens reposent sur le nettoyage régulier avec de l’eau propre et un savon doux pour éliminer la sueur, le sébum et les micro-organismes. L’hydratation et la protection contre le soleil sont également des gestes importants pour maintenir son intégrité.

3.1.3. Problèmes cutanés courants

Une hygiène cutanée inadéquate favorise l’apparition de problèmes comme les infections bactériennes (impétigo), les mycoses (teigne) ou les parasitoses (gale), des affections fréquentes dans les milieux à forte promiscuité.

Section 3.2 : Hygiène des phanères

3.2.1. Soins des cheveux et du cuir chevelu

L’hygiène capillaire nécessite un lavage régulier adapté à la nature des cheveux pour éliminer l’excès de sébum et les impuretés. La vigilance est requise pour prévenir les infestations par les poux, courantes en milieu scolaire.

3.2.2. Hygiène des ongles

Les ongles doivent être maintenus courts et propres car ils peuvent abriter des germes pathogènes et faciliter leur transmission à la bouche ou aux aliments. Le brossage régulier des ongles est une mesure de prévention efficace.

Section 3.3 : Hygiène bucco-dentaire

3.3.1. Anatomie de la cavité buccale

La cavité buccale comprend les dents, les gencives, la langue et les glandes salivaires. Chaque élément joue un rôle dans la mastication, la déglutition et la parole, et tous sont exposés à la prolifération bactérienne.

3.3.2. Techniques de brossage et soins dentaires

Un brossage efficace, réalisé après chaque repas avec une brosse à dents et un dentifrice fluoré, est la base de la prévention. La technique doit assurer le nettoyage de toutes les faces des dents et des gencives.

3.3.3. Prévention des affections bucco-dentaires

La prévention des caries et des maladies des gencives (gingivites) passe par un brossage régulier, une alimentation pauvre en sucres et, si possible, des visites de contrôle chez un professionnel dentaire.

Chapitre IV : Hygiène des organes des sens

Section 4.1 : Hygiène de la vue

4.1.1. Anatomie de l’œil

L’œil est un organe complexe et fragile, composé de la cornée, du cristallin, de la rétine et du nerf optique. Sa protection est primordiale pour préserver la fonction visuelle.

4.1.2. Protection et soins oculaires

L’hygiène oculaire implique de se laver les mains avant de toucher ses yeux, de les protéger des poussières et des rayons solaires intenses, et d’éviter de partager des linges ou des produits cosmétiques.

Section 4.2 : Hygiène de l’ouïe

4.2.1. Anatomie de l’oreille

L’oreille se divise en trois parties : externe, moyenne et interne. Le conduit auditif externe produit du cérumen, une protection naturelle qui ne doit pas être retirée de manière agressive.

4.2.2. Nettoyage et protection auditive

Le nettoyage doit se limiter au pavillon de l’oreille. L’introduction d’objets dans le conduit auditif est à proscrire. La protection contre les bruits excessifs est essentielle pour prévenir la surdité.

Section 4.3 : Hygiène de l’odorat et du goût

Le maintien de l’hygiène nasale par un mouchage régulier et l’hygiène bucco-dentaire sont suffisants pour préserver les fonctions de l’odorat et du goût. Ces sens sont importants pour la détection des dangers (odeur de brûlé) et le plaisir alimentaire.

Chapitre V : Hygiène des grandes fonctions

Section 5.1 : Hygiène respiratoire

5.1.1. Anatomie et physiologie respiratoires

Le système respiratoire (voies nasales, trachée, bronches, poumons) assure les échanges gazeux vitaux. Il est une porte d’entrée majeure pour les agents pathogènes aéroportés.

5.1.2. Techniques de respiration saine

Une bonne hygiène respiratoire inclut la respiration par le nez (qui filtre l’air), l’aération quotidienne des lieux de vie et l’apprentissage de techniques de toux hygiéniques (tousser dans son coude).

5.1.3. Protection contre la pollution atmosphérique

La protection contre la pollution, qu’elle soit industrielle dans des villes comme Lubumbashi ou domestique (fumées de cuisson), est cruciale pour prévenir les affections respiratoires chroniques.

Section 5.2 : Hygiène circulatoire

5.2.1. Système cardiovasculaire

Le système cardiovasculaire, composé du cœur et des vaisseaux sanguins, assure le transport de l’oxygène et des nutriments. Son bon fonctionnement est essentiel à la santé globale.

5.2.2. Exercice physique et circulation

La pratique régulière d’une activité physique modérée stimule la circulation sanguine, renforce le muscle cardiaque et aide à maintenir une pression artérielle normale.

Section 5.3 : Hygiène digestive

5.3.1. Système digestif

L’appareil digestif transforme les aliments en nutriments assimilables par l’organisme. Son équilibre dépend directement de la qualité de l’alimentation.

5.3.2. Règles d’une alimentation saine

Une alimentation saine repose sur la consommation d’aliments variés, le respect des horaires de repas, une bonne hydratation et le respect des règles d’hygiène alimentaire pour prévenir les toxi-infections.

Section 5.4 : Hygiène du système nerveux

5.4.1. Hygiène mentale et équilibre nerveux

L’hygiène mentale vise à maintenir un équilibre psychique en gérant le stress, en cultivant des relations sociales positives et en s’adonnant à des activités relaxantes.

5.4.2. Sommeil et repos

Un sommeil suffisant et de qualité est indispensable à la récupération physique et nerveuse, à la consolidation de la mémoire et au maintien de la vigilance durant la journée.

Section 5.5 : Hygiène du système excrétoire

5.5.1. Fonctions rénales et urinaires

Les reins filtrent le sang pour produire l’urine, éliminant ainsi les déchets toxiques de l’organisme. Une bonne hydratation est essentielle à leur bon fonctionnement.

5.5.2. Élimination des déchets corporels

L’élimination régulière des selles et des urines est une fonction vitale. L’hygiène intime après chaque passage aux toilettes prévient les infections locales.

Section 5.6 : Hygiène musculaire

5.6.1. Entretien de la masse musculaire

L’activité physique régulière est nécessaire pour entretenir la force et la souplesse musculaires, qui sont les garants de la mobilité et de l’autonomie.

5.6.2. Postures et ergonomie

L’adoption de postures correctes lors du port de charges ou en position assise prolongée prévient les douleurs musculaires et les troubles musculo-squelettiques.

⚜️ TROISIÈME PARTIE : HYGIÈNE COLLECTIVE

Chapitre VI : Maladies transmissibles et leur prévention

Section 6.1 : Classification des maladies transmissibles

6.1.1. Maladies infectieuses

Les maladies infectieuses sont causées par la transmission d’un agent pathogène (bactérie, virus, parasite, champignon) d’un individu à un autre ou d’un réservoir à un hôte.

6.1.2. Maladies épidémiques

Une maladie est qualifiée d’épidémique lorsque son incidence augmente rapidement et touche un grand nombre de personnes dans une région donnée, comme les flambées de choléra à Kisangani.

6.1.3. Maladies endémiques

Une maladie endémique est présente de façon permanente dans une région ou une population donnée, avec une incidence relativement stable, comme le paludisme dans la majeure partie de la RDC.

Section 6.2 : Modes de transmission

6.2.1. Transmission directe

La transmission directe s’effectue par contact physique entre une personne infectée et une personne saine (contact cutané, sexuel) ou par projection de gouttelettes (toux, éternuement).

6.2.2. Transmission indirecte

La transmission indirecte se fait par l’intermédiaire d’un support contaminé : l’eau, les aliments, des objets (fomites) ou l’air (aérosols).

6.2.3. Vecteurs et réservoirs

Un vecteur est un organisme vivant (moustique, mouche) qui transporte un agent pathogène. Un réservoir est le milieu (humain, animal, environnemental) où l’agent pathogène vit et se multiplie.

Chapitre VII : Grandes endémies en République Démocratique du Congo

Section 7.1 : Paludisme

7.1.1. Agent pathogène et cycle parasitaire

Le paludisme est causé par un parasite du genre Plasmodium, transmis par la piqûre de moustiques anophèles femelles. Le cycle du parasite est complexe, se déroulant à la fois chez le moustique et chez l’homme.

7.1.2. Modes de transmission

La transmission se fait exclusivement par la piqûre du moustique infecté. La prolifération des moustiques est favorisée par les eaux stagnantes.

7.1.3. Prévention et lutte anti-vectorielle

La prévention repose sur l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide, l’assainissement du milieu pour éliminer les gîtes larvaires et, dans certains cas, un traitement préventif.

Section 7.2 : Trypanosomiase

7.2.1. Formes cliniques

La trypanosomiase humaine africaine, ou maladie du sommeil, évolue en deux phases : une première phase lymphatico-sanguine suivie d’une phase neurologique qui est fatale en l’absence de traitement.

7.2.2. Vecteur et zones d’endémie

La maladie est transmise par la piqûre de la mouche tsé-tsé (glossine), qui vit dans des zones de savane arborée, notamment dans les provinces de l’ex-Bandundu et de l’ex-Équateur.

7.2.3. Mesures préventives

La prévention consiste à éviter les piqûres par le port de vêtements couvrants et de couleur neutre, et par des stratégies de lutte contre la mouche tsé-tsé (piégeage).

Section 7.3 : Lèpre

7.3.1. Agent causal et manifestations

La lèpre est une maladie infectieuse chronique causée par le bacille Mycobacterium leprae. Elle affecte principalement la peau, les nerfs périphériques, les voies respiratoires supérieures, les yeux et les testicules.

7.3.2. Dépistage précoce

Le dépistage précoce, basé sur l’identification des taches cutanées avec perte de sensibilité, est essentiel pour traiter la maladie rapidement et prévenir les infirmités permanentes.

7.3.3. Intégration sociale des malades

L’éducation des communautés est cruciale pour lutter contre la stigmatisation associée à la lèpre et pour favoriser l’intégration sociale et économique des personnes guéries mais portant des séquelles.

Section 7.4 : Tuberculose

7.4.1. Formes cliniques

La tuberculose pulmonaire est la forme la plus fréquente et la plus contagieuse, se manifestant par une toux persistante. Il existe aussi des formes extra-pulmonaires qui peuvent atteindre divers organes.

7.4.2. Dépistage et diagnostic

Le dépistage des cas de toux de plus de deux semaines et le diagnostic par examen des crachats sont les piliers de la lutte contre la transmission de la maladie.

7.4.3. Prévention et traitement

La prévention passe par la vaccination des nouveau-nés (BCG) et le traitement correct et complet des cas diagnostiqués. Le traitement est long et nécessite un suivi rigoureux.

Chapitre VIII : Maladies sexuellement transmissibles

Section 8.1 : Classification et agents pathogènes

Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont causées par plus de 30 agents pathogènes (bactéries, virus, parasites) différents. Les plus courantes sont la syphilis, la gonorrhée, l’infection à Chlamydia et le VIH/Sida.

Section 8.2 : Modes de contamination

La contamination se produit principalement lors de rapports sexuels non protégés, mais aussi par contact avec du sang infecté ou de la mère à l’enfant pendant la grossesse ou l’accouchement.

Section 8.3 : Prévention et éducation sexuelle

La prévention repose sur l’utilisation correcte et systématique du préservatif, le dépistage régulier, et une éducation sexuelle complète qui promeut des comportements responsables.

Section 8.4 : Prise en charge psychosociale

La prise en charge des personnes vivant avec une IST, notamment le VIH, doit inclure un soutien psychologique et social pour lutter contre l’auto-stigmatisation, la discrimination et favoriser l’adhésion au traitement.

Chapitre IX : Maladies infantiles

Section 9.1 : Rougeole

9.1.1. Symptômes et évolution

La rougeole est une maladie virale très contagieuse caractérisée par une forte fièvre, une éruption cutanée et des symptômes respiratoires. Elle peut entraîner des complications graves.

9.1.2. Prévention par vaccination

La vaccination est le moyen de prévention le plus efficace. Le respect du calendrier vaccinal national, qui prévoit deux doses de vaccin, est primordial.

9.1.3. Soins et complications

La prise en charge est symptomatique (traitement de la fièvre, hydratation). Les complications les plus redoutables sont les pneumonies et les encéphalites.

Section 9.2 : Poliomyélite

9.2.1. Formes cliniques

La poliomyélite est une maladie virale qui envahit le système nerveux et peut entraîner une paralysie irréversible en quelques heures. La plupart des infections sont cependant asymptomatiques.

9.2.2. Stratégies de vaccination

L’éradication de la poliomyélite repose sur une stratégie de vaccination de masse, avec des campagnes nationales de vaccination visant à couvrir tous les enfants de moins de 5 ans.

9.2.3. Réadaptation des séquelles

La prise en charge des personnes atteintes de paralysie post-polio nécessite des services de kinésithérapie et de réadaptation pour maximiser leur autonomie fonctionnelle.

Section 9.3 : Oreillons

9.3.1. Manifestations cliniques

Les oreillons sont une maladie virale caractérisée par un gonflement douloureux des glandes salivaires parotides. La fièvre et des maux de tête sont fréquents.

9.3.2. Complications possibles

Bien que souvent bénigne, la maladie peut se compliquer d’une méningite, d’une pancréatite ou, chez les garçons après la puberté, d’une inflammation des testicules (orchite).

9.3.3. Mesures préventives

La vaccination combinée ROR (rougeole-oreillons-rubéole) constitue la meilleure protection contre la maladie et ses complications.

Section 9.4 : Coqueluche

9.4.1. Évolution clinique

La coqueluche est une infection respiratoire bactérienne très contagieuse, caractérisée par des quintes de toux violentes et une inspiration bruyante (le « chant du coq »).

9.4.2. Prévention vaccinale

La prévention repose sur la vaccination précoce des nourrissons, conformément au calendrier national, avec des rappels ultérieurs pour maintenir l’immunité.

9.4.3. Prise en charge des nourrissons

La maladie est particulièrement grave chez les très jeunes nourrissons, qui peuvent présenter des apnées. Leur hospitalisation est souvent nécessaire pour une surveillance étroite.

⚜️ QUATRIÈME PARTIE : STRUCTURES SANITAIRES ET PRÉVENTION

Chapitre X : Organisation sanitaire en RDC

Section 10.1 : Système national de santé

10.1.1. Structure pyramidale du système

Le système de santé congolais est organisé en une pyramide à trois niveaux : un niveau central (Ministère de la Santé), un niveau intermédiaire (Divisions Provinciales de la Santé) et un niveau opérationnel (Zones de Santé).

10.1.2. Niveaux de soins

Les soins sont également hiérarchisés, allant des soins de santé primaires dispensés dans les centres de santé, aux soins secondaires et tertiaires offerts par les hôpitaux généraux de référence et les hôpitaux spécialisés.

10.1.3. Financement et accessibilité

Le financement du système repose majoritairement sur les paiements directs des ménages et l’aide internationale, ce qui pose des défis majeurs en termes d’accessibilité financière des soins pour la population.

Section 10.2 : Zones de santé

10.2.1. Organisation territoriale

La Zone de Santé est l’unité de base de la planification et de la mise en œuvre des activités sanitaires en RDC. Le pays en compte plus de 500, chacune couvrant une population définie.

10.2.2. Hôpital général de référence

Chaque Zone de Santé dispose d’un Hôpital Général de Référence qui offre des services de médecine, de chirurgie, de pédiatrie et de gynéco-obstétrique, et sert de recours pour les centres de santé.

10.2.3. Centres de santé

Les centres de santé constituent le premier point de contact de la population avec le système de soins. Ils offrent un paquet minimum d’activités curatives, préventives et promotionnelles.

Chapitre XI : Rôle du dispensaire

Section 11.1 : Missions du dispensaire

11.1.1. Soins curatifs de base

Le dispensaire ou centre de santé assure la prise en charge des maladies courantes, des petites urgences et le suivi des maladies chroniques stabilisées.

11.1.2. Activités préventives

Ses missions préventives sont cruciales : vaccination, consultations prénatales et préscolaires, planification familiale, dépistage des maladies endémiques.

11.1.3. Éducation sanitaire

Le centre de santé est un lieu privilégié pour l’éducation sanitaire des patients et de la communauté, à travers des causeries ou des conseils individualisés.

Section 11.2 : Personnel et équipements

Le personnel d’un centre de santé est généralement composé d’un infirmier titulaire, d’autres infirmiers, d’un accoucheur et d’un agent de promotion de la santé. L’équipement est conçu pour assurer les soins de base.

Section 11.3 : Collaboration avec la communauté

Une collaboration étroite avec la communauté, via les relais communautaires et le comité de développement sanitaire, est indispensable à l’efficacité des actions du centre de santé.

Chapitre XII : Rôle de l’hôpital dans la prévention

Section 12.1 : Hôpital et santé communautaire

12.1.1. Activités curatives spécialisées

L’hôpital offre des soins spécialisés qui, en restaurant la santé des individus, contribuent indirectement à la santé de la communauté.

12.1.2. Formation du personnel

L’hôpital est un lieu de formation continue pour le personnel de santé de toute la zone, y compris celui des centres de santé, renforçant ainsi la qualité globale des services.

12.1.3. Recherche médicale

Il peut également mener des activités de recherche opérationnelle pour améliorer les stratégies de prise en charge et de prévention des maladies prévalentes.

Section 12.2 : Programmes de prévention hospitalière

L’hôpital met en œuvre des programmes de prévention spécifiques, comme la prévention de la transmission mère-enfant du VIH, la promotion de l’hygiène hospitalière ou la vaccination du personnel.

Section 12.3 : Relations avec les structures périphériques

L’hôpital a un rôle d’appui technique et de supervision des centres de santé de sa zone, assurant un système de référence et de contre-référence fonctionnel pour garantir la continuité des soins.

⚜️ CINQUIÈME PARTIE : EAU, ASSAINISSEMENT ET ENVIRONNEMENT

Chapitre XIII : Hygiène de l’eau

Section 13.1 : Qualité de l’eau de boisson

13.1.1. Critères de potabilité

Une eau potable est une eau qui ne contient aucun micro-organisme pathogène ni substance chimique à une concentration dangereuse pour la santé. Elle doit être limpide, inodore et sans saveur.

13.1.2. Sources de contamination

L’eau peut être contaminée à sa source (infiltration de latrines) ou lors de son transport et de son stockage (utilisation de récipients souillés, contact avec des mains sales).

13.1.3. Maladies hydriques

La consommation d’eau non potable est à l’origine de nombreuses maladies comme le choléra, la fièvre typhoïde, la dysenterie et les parasitoses intestinales.

Section 13.2 : Traitement de l’eau

13.2.1. Méthodes de purification

Les principales méthodes de purification de l’eau à grande échelle sont la coagulation-floculation, la sédimentation, la filtration et la désinfection.

13.2.2. Désinfection domestique

À domicile, l’eau peut être rendue potable par ébullition, filtration sur tissu fin, chloration (avec des produits comme le « Sur’Eau ») ou exposition au soleil (méthode SODIS).

13.2.3. Stockage et conservation

L’eau traitée doit être stockée dans un récipient propre, couvert et muni d’un robinet ou d’un système de puisage qui évite de réintroduire des germes.

Section 13.3 : Approvisionnement en eau

13.3.1. Sources d’eau en milieu rural

En milieu rural, les sources d’approvisionnement sont diverses : sources aménagées, puits, forages, mais aussi des sources non protégées comme les marigots ou les rivières.

13.3.2. Adduction d’eau urbaine

En milieu urbain, l’approvisionnement est en principe assuré par un réseau public de distribution géré par la REGIDESO, mais la couverture et la continuité du service sont souvent insuffisantes.

13.3.3. Gestion communautaire

La gestion communautaire des points d’eau (comités de gestion) est un modèle qui vise à assurer la durabilité et la maintenance des infrastructures hydrauliques en milieu rural et périurbain.

Chapitre XIV : Assainissement du milieu

Section 14.1 : Évacuation des excréta

14.1.1. Types de latrines

Il existe différents types de latrines, des plus simples (latrines à fosse sèche) aux plus améliorées (latrines ventilées de type VIP, latrines à siphon hydraulique). Le choix dépend du contexte et des moyens.

14.1.2. Construction et entretien

La construction d’une latrine doit respecter des normes (distance des points d’eau). Son entretien régulier (nettoyage, gestion de la fosse) est essentiel pour éviter les nuisances et la propagation de maladies.

14.1.3. Systèmes d’égouts

Les systèmes d’égouts collectifs sont rares en RDC et souvent limités à quelques quartiers des grandes villes. Ils représentent la solution la plus hygiénique mais aussi la plus coûteuse.

Section 14.2 : Gestion des déchets solides

14.2.1. Classification des déchets

Les déchets peuvent être classés en déchets ménagers (biodégradables ou non), déchets industriels, déchets biomédicaux, etc. Chaque type requiert un mode de gestion spécifique.

14.2.2. Collecte et évacuation

La gestion des déchets solides est un défi majeur. Les systèmes de pré-collecte communautaire et d’évacuation vers des décharges contrôlées doivent être encouragés pour lutter contre les dépotoirs sauvages.

14.2.3. Recyclage et valorisation

Le recyclage (plastiques, métaux) et la valorisation des déchets organiques (compostage) sont des stratégies prometteuses pour réduire le volume des déchets et créer des activités économiques.

Section 14.3 : Drainage et évacuation des eaux usées

14.3.1. Eaux ménagères

Les eaux ménagères (eaux de vaisselle, de lessive, de toilette) doivent être évacuées dans des puisards ou des systèmes de drainage pour éviter la stagnation et la création de gîtes à moustiques.

14.3.2. Eaux pluviales

Un bon système de drainage des eaux de pluie (caniveaux) est indispensable pour prévenir les érosions et les inondations, un problème récurrent dans des villes comme Bukavu ou Matadi.

14.3.3. Prévention des inondations

La prévention des inondations passe par un entretien régulier des caniveaux par la communauté, la lutte contre les constructions anarchiques dans les lits des rivières et la gestion des déchets qui obstruent les ouvrages.

Chapitre XV : Lutte anti-vectorielle

Section 15.1 : Principaux vecteurs

15.1.1. Moustiques et paludisme

Les moustiques du genre Anopheles sont les vecteurs du paludisme. Leur cycle de vie est lié à la présence d’eau stagnante (gîtes larvaires).

15.1.2. Mouches et maladies digestives

Les mouches domestiques se posent sur les excréments et les déchets, puis sur les aliments, transmettant ainsi mécaniquement les germes responsables des maladies diarrhéiques.

15.1.3. Autres vecteurs

D’autres vecteurs importants incluent les moustiques Aedes (vecteurs de la dengue et de la fièvre jaune), les puces (vectrices de la peste) et les tiques.

Section 15.2 : Méthodes de lutte

15.2.1. Lutte biologique

La lutte biologique utilise des prédateurs naturels des vecteurs, comme l’introduction de poissons larvivores dans les citernes d’eau pour éliminer les larves de moustiques.

15.2.2. Lutte chimique

La lutte chimique repose sur l’utilisation d’insecticides (pulvérisation intra-domiciliaire, imprégnation des moustiquaires). Son usage doit être contrôlé pour éviter les résistances et les impacts environnementaux.

15.2.3. Lutte mécanique

La lutte mécanique consiste à détruire les gîtes larvaires (assainissement), à poser des grillages aux fenêtres, et à utiliser des tapettes à mouches. C’est la base de la lutte intégrée.

Section 15.3 : Protection individuelle et collective

La protection individuelle combine l’utilisation de moustiquaires, de répulsifs cutanés et le port de vêtements longs. La protection collective repose sur l’assainissement du milieu et la mobilisation de toute la communauté.

⚜️ SIXIÈME PARTIE : ÉDUCATION SANITAIRE ET PROMOTION DE LA SANTÉ

Chapitre XVI : Principes de l’éducation sanitaire

Section 16.1 : Définition et objectifs

16.1.1. Éducation pour la santé

L’éducation pour la santé est un processus qui vise à donner aux individus et aux communautés les moyens de contrôler leur propre santé et de l’améliorer, en leur fournissant des informations et en développant leurs compétences.

16.1.2. Changement de comportement

L’objectif ultime est d’induire un changement de comportement volontaire, durable et bénéfique pour la santé, comme l’adoption du lavage des mains aux moments clés.

16.1.3. Participation communautaire

Une éducation sanitaire efficace n’est pas un simple transfert de connaissances ; elle doit être participative, en impliquant la communauté dans l’identification de ses propres problèmes et la recherche de solutions locales.

Section 16.2 : Déterminants de la santé

16.2.1. Facteurs individuels

Les comportements, les connaissances et les caractéristiques biologiques de l’individu influencent sa santé.

16.2.2. Facteurs sociaux

L’environnement social, le niveau d’éducation, le revenu, les réseaux de soutien et la culture sont des déterminants sociaux majeurs de la santé.

16.2.3. Facteurs environnementaux

La qualité de l’air, de l’eau, l’accès à un logement salubre et à des services d’assainissement sont des facteurs environnementaux qui conditionnent l’état de santé des populations.

Chapitre XVII : Méthodes d’éducation sanitaire

Section 17.1 : Communication interpersonnelle

17.1.1. Entretien individuel

L’entretien individuel permet un échange personnalisé pour aborder des sujets sensibles et adapter les conseils à la situation spécifique d’une personne.

17.1.2. Counseling

Le counseling est une forme d’entretien d’aide qui vise à aider une personne à prendre ses propres décisions éclairées concernant sa santé.

17.1.3. Visite à domicile

La visite à domicile (VAD) est une méthode puissante qui permet à l’éducateur d’observer directement les conditions de vie et d’adapter ses messages à l’environnement réel de la famille.

Section 17.2 : Animation de groupe

17.2.1. Causeries éducatives

La causerie est une discussion de groupe structurée autour d’un thème de santé. Elle favorise l’échange d’expériences et l’apprentissage collectif.

17.2.2. Démonstrations pratiques

La démonstration d’une technique (ex: comment bien se laver les mains, comment préparer une solution de réhydratation orale) est plus efficace qu’un long discours.

17.2.3. Jeux éducatifs

Les jeux, les chants et les saynètes sont des outils ludiques particulièrement efficaces pour transmettre des messages de santé aux enfants et aux adultes.

Section 17.3 : Communication de masse

17.3.1. Supports visuels

Les affiches, les boîtes à images et les dépliants sont des supports utiles pour renforcer les messages, surtout auprès des populations peu alphabétisées.

17.3.2. Messages radiodiffusés

La radio reste un média très puissant en RDC pour diffuser largement des messages de santé, atteindre les zones reculées et annoncer les campagnes de vaccination.

17.3.3. Campagnes d’information

Les campagnes de masse, combinant plusieurs canaux de communication, sont utilisées pour sensibiliser rapidement la population lors d’épidémies ou pour promouvoir des programmes nationaux.

Chapitre XVIII : Programme « Salongo » et action communautaire

Section 18.1 : Concept du « Salongo » sanitaire

18.1.1. Travail communautaire

Le « Salongo » est une pratique de travail communautaire volontaire, historiquement ancrée en RDC, qui consiste à consacrer un temps collectif à des travaux d’intérêt public.

18.1.2. Mobilisation sociale

Appliqué à l’hygiène, le Salongo est un puissant outil de mobilisation sociale pour des actions d’assainissement collectif : curage des caniveaux, débroussaillage, gestion des dépotoirs.

18.1.3. Développement participatif

Il incarne une approche de développement participatif où la communauté prend en charge l’amélioration de son propre cadre de vie, renforçant ainsi la cohésion sociale et l’autonomie.

Section 18.2 : Organisation des activités

18.2.1. Planification communautaire

Un Salongo efficace doit être planifié avec la communauté : choix du jour, définition des tâches prioritaires, répartition des responsabilités.

18.2.2. Mobilisation des ressources

La mobilisation ne concerne pas que la main-d’œuvre, mais aussi les ressources locales : outils (machettes, pelles), matériels (brouettes) et savoir-faire.

18.2.3. Évaluation des actions

Après l’action, une évaluation collective permet d’apprécier les résultats, de célébrer le succès et de planifier les prochaines étapes pour pérenniser les acquis.

Section 18.3 : Rôle du technicien social

Le technicien social agit comme un catalyseur. Il aide la communauté à identifier ses priorités, facilite l’organisation du Salongo, apporte un appui technique et assure le lien avec les autorités locales ou les partenaires extérieurs si nécessaire.

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